The Dandy Warhols – 2008/12/07 – Paris le Bataclan

par

dans Catégorie :


The Dandy Warhols reviennent traîner leur rock obsédant de Portland sur les Planches du Bataclan. Les quatre musiciens sont en ligne : Zia aux claviers avec ses deux couettes blondes (un anneau dans la lèvre), Courtney chant-guitare, beau-gosse avec un air de Noureev sous son béret gavroche et avec un T-shirt hommage à Tom Petty & The Heartbreakers (un anneau dans l’oreille), Peter à la guitare, costume noir-cravate à poix, chevelure blonde embroussaillée sous un melon (un anneau dans le nez) et Brent à la batterie (une pilosité désordonnée empêche de localiser l’anneau).

Ces quatre là sont définitivement américains, leur musique est ample comme la houle du Pacifique sur les plages de l’Oregon, ils ont l’espace pour eux et nous donnent 2 heures non stop d’énergie pure et déliée. La musique rebondit sur nos âmes comme la sueur coule dans la fosse. 4 panneaux lumineux en fond de scène éblouissent les pupilles en synchro avec le rythme du Club des 4 qui explose nos artères. C’est simple et travaillé, enlevé et diablement rock. Zia court de ses machines à son tambourin, et assure la basse électronique en sus, Courtney frappe ses cordes et repousse ses mèches toujours perché derrière son double-micro dont l’un lui assure une voix métallique et trafiquée, comme sortie d’une vieille radio à ondes courtes venue de l’autre bout du monde. Les tubes s’enchaînent sans respiration, la musique nous submerge, la vague grossit sans répit. Il n’y a pas d’issue que de se laisser emporter et malmener par la tempête sonique.

C’est le son de l’Amérique que nous aimons, sombre et divaguant, pop et underground, haletant et brut. Les compositions d’une jeunesse (quadragénaire) sans retenue, la synthèse des pionniers d’un nouveau monde, loin des simagrées clinquantes de Wall Street.

Le final est plutôt chaud, trois corps inanimés sont évacués par la scène, les roadies envoient des bouteilles d’eau sur les premiers rangs, Zia a défait ses nattes et dansent derrière ses claviers, le public survivant est aux anges ! Nous avons même droit en cadeau de Noël à une reprise massacrée garage-grunge de la chanson enfantine Le Petit tambour, oui, vous vous souvenez ? Sur la route/ Paroumpoumpoum poum/ Petit tambour s’en va/ Paroumpoumpoum poum, il fallait le faire.

En première : The Sheep, sympathiques, accrocheurs et honorables ; ils remercient les Dandy’s pour leur accueil tout en déplorant devoir coucher dans les camions de la tournée, mais concluant avec un tonitruant « But that’s Rock ’n’ Roll. » And we like it, pense la foule !