Arcade Fire – 2010/07/05 – Paris le Casino de Paris

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Les Arcade Fire font un passage surprise au Casino de Paris, les places en vente sont parties en cinq minutes pour cette salle de dimension modeste versus l’aura du groupe canadien. Heureusement quelques ebayeurs ont du surplus pour satisfaire les retardataires.

Le prochain album The Suburbs est annoncé pour la rentrée. Les Arcade viennent sans doute tester si leur extraordinaire popularité française est restée intacte. La réponse sera au-delà de leurs espérances !

Au fond de la scène un vaste écran est posé sur pied, style drive in, les instruments sont étagés sur deux niveaux, le tout un peu à l’étroit. Pas de première partie, les canadiens arrivent à 20h30 pour installer leur joyeuse confusion musicale. Win affiche le drapeau haïtien sur son blouson, Régine cheveux longs et bouclés, Dock marteens et robe vaporeuse, Richard et sa chevelure rousse dégoulinante, les deux filles aux violons, et les autres ; le groupe entamme sur deux nouveautés plus intimes, à découvrir, avant d’attaquer Laika qui bouscule le Casino et replonge les fans dans l’incroyable profusion qui fut la marque de fabrique de Funeral, le disque légendaire qui a fait ce groupe en Europe. Les huit sont en ligne sur le devant de la scène, Régine à l’accordéon place sa ritounelle de guinguette, et tout le monde déclame : Our older brother bit by a vampire!/ For a year, we caught his tears in a cup/ And now we’re gonna make him drink it/ Come on Alex, don’t die or dry up!/ Our mother shoulda just named you Laika! Enchaînement sur No Cars Go et la température du Casino prend 5° d’un coup. Le public ne se tient plus, il a retrouvé l’incroyable énergie communicative du groupe qui choisit ce moment pour calmer le jeu et chanter le mélancolique Haïti, rappelant son engagement pour l’ile caraïbe dont la famille de Régine est originaire.

Retour sur The Suburbs avec quelques nouveaux morceaux, dont le très beau Suburban War, qui précèdent l’enchaînement détonnant de Power Out et Rebellion Lies, attendu de tous, qui marque comme toujours le point d’orgue du show : fusion débridée des guitares hallucinées, des violons rassurants, des batteries furieuses, des textes fous et des voix déchaînées.

Le concert se poursuit et se termine avec Intervention (dédié à François Chevallier, compagnon et producteur d’Emilie Simon, collaborateur des Arcade, décédé l’an passé de la grippe A) et Wake Up. Il n’y aura pas de deuxième rappel.

Bien sûr nous n’avons pas retrouvé ce soir le sentiment de stupeur nouveau monde balancé lors de la découverte sur scène en 2007 de ce groupe à l’Olympia et Rock en Seine. L’effet de surprise s’est légèrement dilué, d’autant plus que les nouvelles compositions semblent relever d’une inspiration différente, plus sereine, dont il faudra s’imprégner progressivement à l’écoute de The Suburbs dès sa sortie. Mais on reste pour sûr face à un groupe impressionnant dont les performances scéniques ne doivent pas cacher la richesse des textes et de la musique. L’incroyable patchwork des personnalités de ces musiciens, des instruments et des compositions, assemblé dans une musique tellement originale relève toujours de l’exploit et produit un son tout à fait original et délirant. Bref, de la création et de la joie à l’état chimiquement pur.

Set list : Ready to Start/ Modern Man/ Neighborhood #2 (Laika)/ No Cars Go/ Haïti/ Empty Room/ The Suburbs/ Suburban War/ We Used to Wait/ Neighborhood #3 (Power Out)/ Rebellion (Lies)/ Month of May/ Keep the Car Running

Encore: Neighborhood #1 (Tunnels)/ Intervention/ Wake Up