Sophie Hunger – 2010/12/06 – Paris le Théâtre de l’Atelier

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© Philippe Pache

Sophie Hunger pour un dernier concert parisien de cette année finissante, au théâtre de l’Atelier cette fois-ci. Il neige et il fait froid mais nous courrons le cœur vaillant, infuser toute la chaleur humaine que dégage cette artiste. Ce théâtre n’est pas à proprement parler une salle de concert, mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivraie…, Sophie et les siens sauraient transformer un bunker en champ de roses. La formation est la même qu’à la Cigale cet été.

Elle entre seule en scène pour une intro a capella dans une langue alémanique rugueuse et incompréhensible, avant d’être rejointe par les musiciens pour dérouler un concert de rêve. Ce groupe, leurs mots, leurs notes, leur empathie, fondent à chaque fois un nouveau partage avec le public. On croit entendre des titres inconnus mais peut-être ne sont-ce simplement que le réarrangement de morceaux anciens. Chacun attend les sommets que sont 1983, Shape, Your Personal Religion, Le Vent l’Emportera. Ils nous seront servis bien entendu dans l’enthousiasme général.

Sophie passe des guitares acoustique à l’électrique, du piano au micro pour de gentils petits blabla partagés comme au coin du feu, toujours avec une égale grâce. Elle chante avec une énergie insondable, déclenchant un ouragan d’émotion sur un public ébahi. Sophie se livre intégralement avec une grande subtilité musicale et un immense talent. Elle se dépense sans compter pour faire partager son univers mystérieux qui nous attire comme au bord d’un gouffre. Elle rayonne tel un astre au fond de la galaxie, attirant et hors de portée :

With the sounds of my city/ In the blowing of the wind/ In the silence of our children sleep/ Are my continuance day/ In the pushing of the river/ In the falling of the rain/ In the dust in the street/ Are you singing and singing again?/ It’s never gonna die/ It’s never gonna die/ Oh no/ We’re always gonna die/ We’re always gonna die

Trois rappels seront nécessaires dont le dernier est une chanson populaire a capella à cinq, issue sans doute de ses montagnes helvétiques. Alors que les applaudissements ne veulent plus s’arrêter elle nous dit avec son délicieux accent alémanique : « c’est tellement que je ne vais pas pouvoir dormir cette nuit, alors j’en prends seulement un peu que je garderai pour quand le ne pourrai pas jouer pour vous. »