Lou Reed – 2011/07/05 – Paris le Grand Rex

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Lou est de retour pour un show classique avec une bande de nouveaux musiciens dont la plupart pourraient être ses enfants. Malgré tout le fidèle Tony « Thunder » Smith (qui a aussi tourné avec Serge Gainsbourg) est à la batterie et un vieux guitariste officie auprès des gamins et de Lou.

La presse vient d’annoncer une collaboration improbable avec Metallica dont le produit, un disque de dix morceaux, devrait sortir à la rentrée.

69 ans, l’artiste est fatigué, cela se voit… un peu. Grossi, le pas hésitant pour arriver à son micro, mais sitôt harnaché de sa guitare (dont il ne joue plus beaucoup) le voilà revigoré pour déclamer son répertoire de légende de sa voix chanté-parlé si particulière mais toujours vigoureuse.

Le show démarre avec trois chansons extraites des tréfonds de sa playlist et quasiment inconnues. Le ton est enjoué, le rythme enlevé, un des Lou’s boys joue du sax avec un style original qui ajoute une touche psychédélique à l’ensemble et l’ambiance de Rock ‘n’ Roll Heart, d’ailleurs Senselessly Cruel et.Temporary Thing sont extraites de cet album de 1976.

Ecstasy nous ramène à un temps plus récent (2000) et plus noir. La ritournelle de guitare obsédante et tristounette, la voix chevrotante, on est dans du classique :

They called you ecstasy, ecstasy/ ecstasy/ They call you ecstasy, ecstasy/ ecstasy/ The moon passing through a cloud/ a body facing up is floating towards a crowd/ And I think of a time and what I couldn’t do/ I couldn’t hold you close, I couldn’t, I couldn’t become you

 They call you ecstasy, I can’t hold you down/ I can’t hold you up/ I feel like that car that I saw today, no radio/ no engine, no Hood 

I’m going to the cafe, I hope they’ve got music/ and I hope that they can play/ But if we have to part/ I’ll have a new scar right over my heart/ I’ll call it ecstasy

 Oh, ecstasy, ecstasy/ ecstasy/ Ecstasy, ecstasy/ ecstasy

Une reprise de Lennon puis une plongée dans le Velvet Underground dont quelques perles acoustiques : Sunday Morning, Femme Fatale. Et puis en deuxième rappel Pale Blue Eyes qui fait plier les derniers récalcitrants devant une prestation en demi-teinte. Lou récite une des plus belles chansons d’amour jamais écrite dans l’Univers, une ode à Nico, son océan de blondeur, son tsunami de destruction :

Sometimes I feel so happy/ sometimes I feel so sad/ Sometimes I feel so happy/ but mostly you just make me mad/ Baby, you just make me mad/ Linger on your pale blue eyes.

Finalement Lou est un romantique caché derrière sa morgue de Brooklin, un garçon de 70 ans qui consacre une page de son site web au Romanticism et une autre à sa vieille cousine centenaire Shirley ne peut pas être qu’un triste cynique.

Eh oui, ainsi va la vie, parfois bien, parfois mal. Et elle s’arrête un jour, hélas ! Mais Lou s’en fout, il joue pour lui et peut-être pour nous. La musique et la poésie sont un monde qu’il a contribué à bâtir et qu’il condescend à partager. Des mots et des notes sont son œuvre, éternelle. Merci Lou.

Setlist : 1.Who Loves the Sun (The Velvet Underground song)/ 2.Senselessly Cruel/ 3.Temporary Thing/ 4.Ecstasy/ 5.Small Town/ 6.Mother (John Lennon cover)/ 7.Venus in Furs (The Velvet Underground song)/ 8.Sunday Morning (The Velvet Underground song)/ 9.Femme Fatale (The Velvet Underground song)/ 10.Waves of Fear/ 11.Sweet Jane (The Velvet Underground song)

Encore : 12.Charley’s Girl/ 13.The Bells

Encore 2 : 14.Pale Blue Eyes (The Velvet Underground song)