Yes – 2011/11/19 – Paris l’Olympia

par

dans Catégorie :

1977, le chroniqueur éberlué digère le concert de Yes au Pavillon de Paris porte de Pantin. C’est la tournée de Going for the One, le groupe progressiste est au midi de son inspiration et de sa virtuosité. Jon Anderson est le chanteur, Steve Howe est aux guitares, Chris Squire à la bass, Rick Wakeman aux claviers et Alan White a remplacé Bill Bruford à la batterie. C’était la formation historique, celle qui composé et joué les plus belles œuvres de Yes, une musique éblouissante et complexe, des morceaux de 20 minutes, un lyrisme parfois un peu emphatique, des mots étranges, mais quel souffle. Et d’ailleurs l’interprétation ce soir d’hiver de Close to the Edge marque à jamais le chroniqueur nouvellement éveillé au rock progressiste. Yes avec King Crimson et Genesis, le trio majeur qui nous accompagnera sur la fin des 70’s avant de se faire balayer par le punk et la new-vawe.

Les dessins énigmatiques de Roger Dean, qui continue de collaborer avec le groupe, ont aussi posé les jalons de la rêverie qui marquait cette époque :

2011, le chroniqueur fatigué est allé rendre hommage à l’Olympia aux héros de sa jeunesse. Ils sont en ordre dispersé, ces dernières 35 années ont été marquées par séparation, dispersion et reformation sous différentes configurations. On a même vu le fiston Wackeman se substituer à son père quelques mois durant. Ce soir il manque Jon, remplacé par un chanteur canadien, Benoît David, à la voix haut perchée mais qui ne figure qu’une pâle copie de l’original. Geoff Downes est aux claviers, Chris, Steve et Alan sont sur le pont et sous leurs cheveux blancs.

Le groupe joue intégralement Fly from Here leur disque sorti cette année sur un thème ancien qui n’avait jamais été enregistré. Les morceaux sont relativement concis et rock. Chacun y déploie une besogneuse virtuosité, il n’y manque que l’âme de Yes, et surtout Jon qui en représentait la fusion ! Les performances de Steve sont portées aux nues par les spectateurs assis dans les sièges rouges de l’Olympia. Quelques retours sur le passé émeuvent encore (Wonderous Stories, Runabout) et lorsque les héros s’inclinent pour saluer l’assemblée, ils dévoilent leurs crânes chauves au milieu de cheveux gris filasses.

Mais ils ont été le grand Yes, alors on les applaudit mollement en souhaitant qu’ils n’insistent plus trop pour poursuivre une carrière à la dérive.


Set list : 1. Yours Is No Disgrace/ Tempus Fugit/ I’ve Seen All Good People/ Life on a Film Set/ And You and I/ Solitaire (Steve Howe Solo)/ Fly From Here – Overture/ Fly From Here – Pt I – We Can Fly/ Fly From Here – Pt II – Sad Night at the Airfield/ Fly From Here – Pt III – Madman at the Screens/ Fly From Here – Pt IV – Bumpy Ride/ Fly From Here – Pt V – We Can Fly (Reprise)/ Wonderous Stories/ Into the Storm/ Heart of the Sunrise/ Owner of a Lonely Heart/ Starship Trooper/

Encore : Roundabout