Sophie Hunger – 2012/03/07 – Paris la Cité de la Musique

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La cité de la Musique consacre une exposition à Bob Dylan : L’explosion Rock 61-66 et ouvre son amphithéâtre à une brochette de musicien venus revisiter le Grand Maître : Syd Matters, Moriarty, Herman Dune et d’autres. Ce soir c’est Sophie Hunger qui inaugure trois récitals, seule avec guitares acoustiques et harmonica. Il s’agit du Dylan pré-électricité, celui des clubs new-yorkais des 60’s si bien décrit dans le premier tome (orphelin des suivants qui ne sont jamais parus…) Chronicles – 1, celui des chansons protestataires d’une Amérique qui découvrait le racisme de ses Etats du Sud, la guerre du Vietnam qui montait en puissance, la guerre froide qui asservissait les peuples et les revendications d’une jeunesse qui explosera en 1968.

En préparation de ces prestations, Sophie a déclaré :

« Quand, dans les siècles prochains, on repensera au XXème siècle, c’est à lui que sera associé toute une tradition musicales, même si je ne sais pas aujourd’hui la forme rétrospective que cet hommage prendra. Tout ce qu’il y a eu d’autre pendant et après, moi y compris, sera oublié. Il restera la seule référence significative et pertinente. »

Sophie Hunger, notre petite princesse helvétique se présente en Bob Dylan, habillée avec boots, jean et gilet noirs sur T-shirt blanc. Elle incarne le héros (son héros), elle parle avec sa voix, ses mots et lance le concert avec Song to Woody. Elle chante et joue avec son talent, ponctuant les morceaux d’éclats de rire contagieux.

Pour ces trois shows elle a acheté une guitare Gibson J-50 de 1954 comme celle utilisée longtemps par Dylan. Sur cet instrument d’époque et de légende elle confirme son talent de guitariste et interprète le grand Bob à sa façon. Sa voix est tout de même plus séduisante que les nasillements dylanesques. Comme toujours elle est habitée et lumineuse, un sourire désarmant et la musique rivée à son âme. Dylan peut être fier et reconnaissant de cette fille spirituelle :

She’s got everything she needs She’s an artist, she don’t look back She can take the dark out of nighttime And paint the daytime black (She belongs to me)

Elle termine avec une de ses propres chansons : Sophie Hunger Blues, elle-même se référant à Dylan :

« “I’ll let you part of my dream, if I can be part of yours » Bob Dylan said that/ « I’ll let you part of my dream, if I can be part of your reality » I said that ».

Et le rideau tombe sur ce délicieux retour sur le siècle dernier où les utopies combattaient encore la barbarie.

Setlist : Song to Woody, Talkin’ New York, Baby, Let me follow you down, Don’t think twice, it’s all right, Honey, just allow me once more chance, The times they are a-changin’, North country blues, Boots of spanish leather, It ain’t me babe, She belongs to me, I want you, Love Minus zero, It’s alright, Ma (I’m only bleeding), One too many mornings,

Encore : Sophie Hunger’ blues (Sophie Hunger)