L’Orient compliqué

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Attablé au Cocteau, restaurant français de Beyrouth, avec des amis libanais, le chroniqueur essaye de comprendre ce pays compliqué… vaste tâche. A la table à coté, trône les survivants de la famille Gemayel, chrétienne et dans l’opposition. 800 000 réfugiés syriens se sont installés dans le pays depuis le début de la guerre civile dans ce pays voisin et tentaculaire. Ils sont là pour au minimum 10 ans disent mes interlocuteurs. Les ruines des guerres successives qui ont ravagé Beyrouth trônent au milieu des nouvelles constructions clinquantes, la ville est un immense chantier dans lequel circulent des berlines bling-bling, les banlieues tenues par le Hezbollah vivent en autarcie, tous les jours des accrochages au Sud avec Israël, des attentats pro-cons chiites, sunnites, chrétiens, druzes. Le Parlement est un embrouillamini de partis, de clans, de religions, de survivants aux assassinats politiques-religieux-claniques… Une partie de l’intelligentsia quel que soit son bord politique a ses habitudes à Paris, voire y réside craignant pour sa vie au Liban. Le dernier budget de l’Etat voté par le parlement remonte à des années, depuis il n’a pas pu s’entendre ou se réunir, la dépense publique est gérée par 1/12 de ce dernier budget officiel. Il n’y a d’ailleurs pas véritablement d’Etat, mais ce peuple à la chaleur méditerranéenne a su se déconnecter du fait politique pour survivre quoiqu’il arrive, voir prospérer pour certain.

Que le Liban est admirable et indéchiffrable !