L’égo des journalistes

Un nouvel évènement agite le microcosme du petit monde journalistique : David Pujadas, 52 ans, présentateur du journal télévisé de la deuxième chaîne publique France 2 depuis 16 ans est prié de laisser sa place sans pour autant être licencié, il continuera à être rémunéré pour animer d’autres émissions. Depuis 16 ans il affiche sa trombine à l’écran tous les soirs, sauf les week-ends, pour lire un bulletin d’information et annoncer quelques reportages, parfois mener une interview. Comme à chaque fois qu’un journaliste connu est remplacé, a priori contre sa volonté, le petit monde de la presse s’émeut et crie à la censure.

Il y a quelques mois Jean-Pierre Elkabach, 78 ans, animateur de la tranche d’information du matin depuis des années s’était vu transférer sur le week-end. Il démissionnera considérant que cette nouvelle tranche horaire n’est pas à la hauteur de ses compétences. Et ne revenons pas sur les départs de Patrick Poivre dit d’Arvor et autres Claire Chazal. D’Arvor a présenté le journal de la première chaîne pendant 30 ans et il s’est plaint amèrement lorsqu’on lui a demandé de passer la main…

Aveuglés par leurs égos surdimensionnés les journalistes français s’imaginent immortels et surtout, pensent que leurs immenses compétences sont irremplaçables. Quelle prétention ! Pujadas sera vire oublié comme le furent Poivre et Chazal, mais surtout il sera remplacé par la génération suivante qui fera sûrement aussi bien. En tout cas il faut lui laisser sa chance et savoir décrocher, qualité ans doute aussi peu répandue dans le monde journalistique que dans celui de la politique.