Les séditieux catalans franchissent le Rubicon

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Tel César franchissant le Rubicon pour fondre sur Rome, le parlement catalan a voté l’indépendance de la Catalogne cette après-midi en dehors d’un processus constitutionnel légal, alea jacta est. A la différence des armées de César, on a l’impression ici d’une bande de garnements extrémistes qui ont engagé leur région et l’Espagne entière dans une impasse sans aucune réflexion sur les conséquences d’un tel processus. Ils sont sans doute partis pour des mois de chaos, cette indépendance n’étant reconnue à ce stade par aucun Etat. Le Venezuela, Etat membre de l’ONU, avait déjà marqué son soutien à la Catalogne par la voix de son président qui avait déclaré début octobre :

Mariano Rajoy a choisi le sang, les bâtons, les coups et la répression contre un peuple noble. Nos mains sont avec le peuple de Catalogne. Résiste Catalogne ! L’Amérique latine t’admire.

Croyant agir pour l’intérêt de leur minorité, les élus catalans ont voté pour se séparer de l’Espagne. Cela paraît surréaliste mais c’est ainsi. Si le processus ne respecte pas la constitution espagnole, les élus indépendantistes du parlement catalan, eux, ont bien été élus légalement. Il ne fallait pas voter pour eux si on ne voulait pas de leurs actes.

Bien évidemment les élus corses, eux-aussi amateurs de sédition, ont marqué leur solidarité avec Barcelone. Sur papier en-tête de l’assemblée de Corse, son président, M. Talamoni (l’homme qui déclarait que « la France est un pays ami ! ») écrit en substance :

En ce 27 octobre 2017, nous saluons la naissance de la République de Catalogne et exprimons notre solidarité à l’égard de son gouvernement et de son peuple. … La situation actuelle fait craindre une forte aggravation des tensions.

Afin d’en conjurer le risque, il est indispensable que les responsables et institutions européens s’interposent entre Madrid et Barcelone, et que les forces démocratiques espagnoles se fassent entendre devant les dérives autoritaires rappelant la période franquiste. En attendant, tous les démocrates européens doivent soutenir un peuple qui ne demande qu’à exercer ses droits naturels et inaliénables.

Visca Catalunya !

Après la France, voilà un nouveau pays ami pour la Corse bien que la Catalogne pense entretenir le reste de son pays alors que le flux est plutôt inverse pour la Corse comme la matérialisait le même jour une motion présentée par le même Talamoni et exigeant :

Maintien du différentiel de 20 points entre les taux de réduction d’impôts sur le revenu des fonds d’investissement de proximité (FIP) corses et les taux des FIP classiques [NDLR : c’est-à-dire continentaux].

Plus sérieux, un mouvement anti-catalan commence à se développer en Espagne. Seul un référendum national aurait permis d’entériner la partition espagnole de façon légale. Selon l’évolution de la situation dans les prochains mois, il n’est d’ailleurs pas exclu que si un tel référendum était organisé, le reste de l’Espagne ne voterait pas pour acter la séparation d’avec les séditieux qui veulent vivre leur vie. C’est peut-être l’un des éléments de la stratégie des indépendantistes, se faire tellement rejeter des autres que l’indépendance sera finalement conçue comme un moindre mal.

Cette affaire ne va pas manquer d’animer l’actualité européenne des prochains mois et d’agiter le Landernau communautaire, comme s’il n’y avait pas mieux à faire !