TESSON Sylvain, ‘Un été avec Homère’.

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Sortie : 2018, Chez : Editions des Equateurs.

Sylvain Tesson, écrivain pérégrin, ne raconte pas cette fois-ci ses propres voyages mais commente L’Iliade et L’Odyssée d’Homère. Il s’agit en fait de la compilation de chroniques radiophoniques diffusées à l’été 2017 sur France-Inter. Pour les écrire il s’exila quelques semaines sur une ile de la mer Egée, au cœur du théâtre des exploits d’Ulysse.

Evidemment, celui qui n’a pas lu Homère est un peu perdu dans toutes ces références aux Dieux et aux lieux de l’antiquité grecque. Pour beaucoup, le cheval de Troie n’est que le nom d’une technique permettant d’introduire des virus dans des systèmes informatiques… Mais qu’importe, Tesson nous remémore combien fut grande cette civilisation grecque polythéiste qui a largement autant fondé ce qu’est devenu l’Occident que la religion chrétienne monothéiste qui s’en suivit.

L’histoire d’Homère n’est que bruit et fureur, force et beauté, guerre et amour, ambitions et massacres, c’est l’aventure de l’Homme qui n’a rarement été qu’une promenade de santé. On ne sait pas bien d’ailleurs si Homère a véritablement existé ou s’il n’est qu’un personnage conceptuel. Quoi qu’il en soit, ces longs poèmes que sont L’Iliade et L’Odyssée lui sont attribués et ont traversé les temps depuis le VIIIème siècle avant JC pour rester l’un des textes fondateurs de la littérature humaine.

Ce que l’on découvre dans cette incroyable fresque des Dieux et des Hommes c’est que la nature humaine n’a guère évolué depuis bientôt 30 siècles. Difficile de dire s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle, mais Tesson prend un malin plaisir à souligner ce constat par des rapprochements, parfois osés, avec l’Homme « moderne ».

Accessoirement toutes ces références viennent nous rappeler, si besoin en était, le rôle créateur et destructeur du monde méditerranéen depuis ces 30 siècles, et la violence endémique qui s’attache à cette région. Là encore, rien n’a véritablement changé.

En refermant cet ouvrage on a envie d’ouvrir L’Iliade, puis de poursuivre avec L’Odyssée, Tesson a donc atteint son but.