La cathédrale brûle et la nation perd la raison : le sabre au secours du goupillon !

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La cathédrale catholique Notre-Dame de Paris a été fortement endommagée ce lundi 14 avril par un incendie de sa charpente en bois. Une émotion démesurée s’empare de la France face à cet incident immobilier touchant un bien de l’Etat, donc des contribuables. Le président de la République reporte une déclaration économique qui était programmée sur les ondes, Stéphane Bern (présentateur télévisé) pleure devant les caméras, tout ce qui compte d’élus en recherche de suffrages se déchaîne en messages inutiles sur Twitter, l’ineffable Christine Boutin sort de sa retraite pour nous asséner quelques bondieuseries larmoyantes, les grosses entreprises se battent pour annoncer le plus gros don pour les réparations futures, les télévisions organisent des émissions spéciales sur le sujet où siègent dire cardinaux et experts qui lancent immédiatement des polémiques franchouillardes si chères à la presse : faut-il reconstruire à l’identique, ou pas, les donateurs privés vont-ils bénéficier de niches fiscales, ou pas, les pompiers avaient-ils des lances à incendie suffisamment puissantes, ou pas, etc. etc.

Le monument religieux est important et magnifique, il sera donc réparé et c’est très bien ainsi. Les financements plus ou moins privés abondent, les travaux sont déjà surfinancés. On parle à ce stade d’un milliard d’euros et personne ne semble percuter sur le fait qu’un milliard pour réparer un toit est juste une somme absurdement excessive. Malgré cela, le président de la République annonce une souscription publique et la création d’un établissement public dédié à ce chantier (comme s’il n’y avait pas assez d’agences gouvernementales existant pour ce genre de tâches) qui sera présidé par un général, rien de moins. Le sabre va organiser le goupillon. On est en plein délire communicant, en excès de surenchères populeuses, en racolage politico-religieux de bas étage.

Il faudrait revenir à la raison : le financement est assuré, le principe des travaux de réparation du toit est décidé, la République possède les compétences nécessaires et les architectes des monuments historiques nationaux vont coordonner le chantier comme ils l’ont déjà fait par le passé pour nombre de bâtiments. Donc, on y va et on passe au sujet suivant !