The Kill – 2011/11/13 – Paris l’Olympia

Deux soirées à l’Olympia pour The Kills après leur prestations à Rock en Seine cet été. Le duo anglo-américain est renforcé sur scène par un quatuor de batteurs sur quelques chansons. La légende veut que leur nom The Kills ait été choisi en référence à Florence Rey et Audrey Maupin, un couple infernal français de gamins coupables d’une fusillade dévastatrice dans les rues de Paris en 1994 ; bilan 5 morts. Heureusement sous leurs aspects destructeurs, les Kills sont surtout des rockeurs et l’on sort vivants de leurs prestations, même si légèrement abasourdis !

Jamie en est en cuir noir. Allison, vêtue d’un crêpe tenue camouflage a coloré ses longs cheveux ce soir en rouge et arpente la scène nerveusement comme à son habitude. Les boîtes à rythmes dégorgent un beat primal sur lequel se place l’étrange jeu de guitare de Jamie. Dans un excès de larsen, de saturation et de réverbération, il couvre le volume de la salle sous un déluge de bass et de sons d’une violence inouïe, le tout sur une rythmique endiablée et féroce. On ne sait plus trop qui prend le dessus des machines ou du guitariste mais la somme des deux est une véritable déclaration de guerre.

Allison se révèle une remarquable chanteuse et il faut une sacré personnalité pour affronter le mur de son déclenché par Jamie. Sous un look de rockeuse no future, belle et sauvage, elle déroule une diction hypnotique et parfois des mots doux. Lorsqu’elle s’empare à son tour d’une guitare et accompagne Jamie on tient alors le couple divin du rock d’aujourd’hui, tendre et brutal : The heart is a beating drum/ It takes more than you wanted before/ To keep it on.

Difficile de ne pas être captivé par l’incroyable vitalité de ce duo de choc, ni fasciné par leur musique simpliste et percutante. Et lorsqu’ils lancent leur rappel sur la reprise de Pale Blue Eyes du Velvet, une des plus belles chansons d’amour de l’histoire du rock, jouée punky et sobrement, nos cœurs chavirent et déposent chapeau bas devant la modernité et l’actualité de The Kills.

Setlist : No Wow/ Future Starts Slow/ Heart Is A Beating Drum/ Kissy Kissy/ U.R.A. Fever/ DNA/ Satellite/ Last Day of Magic/ Baby Says/ Black Balloon/ Pots and Pans/ Cheap and Cheerful/ Tape Song/

Encore : Pale Blue Eyes (The Velvet Underground cover)/ Sour Cherry/ Fuck the People/ Monkey 23/ The Last Goodbye