Un effet collatéral imprévu de la crise sanitaire est en train d’apparaître et pose une intéressante question à l’économie de marché. Depuis la fermeture des restaurants, bars et autres lieux accueillant des consommateurs. Depuis la réouverture de ces sites, leurs patrons peinent à recruter de nouveau le personnel nécessaire à leur pleine activité. Il manquerait 100 000 personnes à l’appel pour reconstituer les effectifs d’avant la crise sanitaire d’environ 500 000 en équivalent temps plein.
Il semble qu’une partie des manquants ayant été mis au chômage partiel durant de long mois a goûté les joies d’une vie moins contrainte par les horaires très lourds imposés au personnel de la restauration pour des salaires plutôt faibles. S’ils ne veulent pas retourner à leur activité d’origine il leur faudra trouver une activité de substitution lorsque le chômage partiel subventionné sera arrêté. Pas sûr qu’ils y parviennent tous auquel cas il n’est pas exclu qu’ils reviennent à la restauration pour subsister…
Du côté des employeurs, s’ils veulent recruter à hauteur de leurs besoins et si le refus de revenir d’une partie de leurs anciens employés persistent, il faudra peut-être augmenter les salaires pour attirer les récalcitrants, c’est en tout cas ce que dit la théorie économique. Et si les coûts salariaux s’accroissent dans ce secteur où le niveau faible des marges est faible, l’addition elle-aussi augmentera pour les consommateurs. Si l’addition augmente il y aura mécaniquement moins de consommateurs.
Les mois à venir permettront de voir comment l’équilibre va se rétablir entre des entreprises qui manquent de personnel, des employés qui veulent une amélioration de leur situation et des consommateurs qui souhaitent optimiser leurs dépenses de restauration. Car un niveau d’équilibre va évidemment être atteint mais ce ne sera pas forcément celui anticipé ni attendu. Relisez « Salaire, prix et profit » de Marx si vous voulez en savoir plus. Ainsi va la loi du marché !