Dans un tweet vengeur, l’ancien président russe Medvedev règle ses comptes avec le droit international suite au lancement de mandats d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe en poste, M. Poutine, et Mme. Maria Lvova-Belovasa, Commissaire aux droits de l’enfant au sein du Cabinet du Président. Tous deux sont accusés « du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et du crime de guerre de transfert illégal de population (enfants), et ce, de certaines zones occupées de l’Ukraine vers la Fédération de Russie (au sens des articles 8-2-a-vii et 8-2-b-viii du Statut de Rome). »
Lire aussi : https://www.icc-cpi.int/fr/news/situation-en-ukraine-les-juges-de-la-cpi-delivrent-des-mandats-darret-contre-vladimir
Il a été effectivement documenté des transferts d’enfants ukrainiens vers la Russie, officiellement pour sauver des orphelins des horreurs de la guerre. Moscou s’en est d’ailleurs officiellement enorgueillit mais il s’avère que nombre de ces enfants ne seraient pas du tout orphelins et que leurs parents ont été trompés. Il s’agirait de familles résidant dans les territoires ukrainiens occupés par les Russes à qui les autorités d’occupation auraient annoncé que leurs enfants partaient en vacances en Crimée pour quelques semaines. Ces gamins n’auraient pas été renvoyés en Ukraine à l’issue de leur séjour et seraient en voie de russification : changement de nom, attribution d’un passeport russe, inscription dans les écoles russes et processus accéléré de naturalisation adopté via un décret signé par le président russe le 30 mai dernier.
Pour « régler » ce problème, M. Medvedev propose d’envoyer un missile hypersonique sur La Haye où se trouve le siège de la CPI :
Les juges de la CPI étaient inutilement agités. Regardez, disent-ils, nous sommes courageux, nous n’avons pas osé lever la main contre la plus grande puissance nucléaire. Hélas, messieurs, tout le monde marche sous Dieu et les fusées. Il est tout à fait possible d’imaginer l’application ponctuelle d’un transporteur hypersonique de la mer du Nord d’un navire russe au palais de justice de La Haye.
Traduction Microsoft du Medvedev complet
Il y a eu un effondrement final du système de droit international On l’admet : il n’était pas très efficace avant. Surtout ses institutions internationales.
La Société des Nations s’est effondrée, l’URSS songeait à se retirer de l’ONU, les conventions et autres actes internationaux sont adoptés aujourd’hui avec difficulté, il y a un parti pris complet et un diktat d’un groupe de pays anglo-saxons.
Mais le principal défaut du système de droit international public est son inefficacité. Les pays ne veulent pas mettre en œuvre les actes biaisés de l’Assemblée générale des Nations Unies, opposer leur veto aux décisions du Conseil de sécurité de l’ONU, quitter diverses institutions de l’ONU. La raison en est leur injustice, qui est basée sur l’inadmissibilité de la coercition par un groupe de pays souverains des mêmes États souverains. POUR PAR IN PAREM NON HABET IMPERIUM. L’égal n’a aucun pouvoir sur l’égal.
Prenons cette CPI stupide et inutile, créée sur la base du Statut de Rome, à laquelle les plus grands États n’ont pas adhéré. Qui a-t-il tenu responsable ?
Trois douzaines d’inconnus. Le président soudanais a craché sur ces accusations et, malgré un coup d’État militaire dans le pays, n’est pas disponible pour la « justice ». Le reste ne vaut pas la peine d’être mentionné du tout. En d’autres termes, l’efficacité de leurs activités est nulle. Il ne s’agit pas de tribunaux ad hoc de Nuremberg et de Tokyo. Ou même le douteux Tribunal pour l’ex-Yougoslavie. C’est compréhensible.
Après tout, il est possible de juger un pays et ses dirigeants dans deux cas: 1) lorsque le pays lui-même est extrêmement affaibli, a presque perdu sa souveraineté et a décidé de reconnaître le jugement de lui-même; 2) lorsque le pays a perdu la guerre et s’est rendu. C’est impossible autrement. Et tout le monde le comprend. Soit dit en passant, l’épisode le plus discréditant, qui a tué l’autorité déjà presque nulle de la Cour, est associé aux crimes américains en Afghanistan et en Irak. Le tribunal était complètement dérangé et ne pouvait rien faire. De toute évidence, le cri puissant des États-Unis selon lequel nous, disent-ils, n’avons pas du tout ratifié le Statut de Rome, fuck off pigmies, a provoqué une envie animale parmi les juges de répondre à des besoins naturels qui ne sont pas liés à la justice.
Et puis ils ont décidé de juger le président d’une autre puissance nucléaire qui ne participe pas à la CPI pour les mêmes raisons que les États-Unis et d’autres pays. De toute évidence, l’introduction la plus difficile possible est venue du même Pindostan. Il est clair qu’il n’y a pas de valeur pratique, mais merci de vous en souvenir.
Mais les conséquences pour le droit international seront monstrueuses. Après tout, c’est l’effondrement des fondations, des principes du droit. Y compris des postulats sur l’inévitabilité de la responsabilité. Maintenant, personne n’ira dans les organismes internationaux, tout le monde sera d’accord entre eux. Toutes les décisions stupides de l’ONU et d’autres structures vont éclater. Un sombre coucher de soleil de tout le système des relations internationales approche. La confiance est épuisée.
Encore une chose. Les juges de la CPI étaient inutilement agités. Regardez, disent-ils, nous sommes courageux, nous n’avons pas osé lever la main contre la plus grande puissance nucléaire. Hélas, messieurs, tout le monde marche sous Dieu et les fusées. Il est tout à fait possible d’imaginer l’application ponctuelle d’un transporteur hypersonique de la mer du Nord d’un navire russe au palais de justice de La Haye. Il ne peut pas être abattu, hélas. Et la Cour n’est qu’une organisation internationale misérable, pas la population d’un pays de l’OTAN. Par conséquent, la guerre ne sera pas commencée. Ils auront peur. Et personne ne le regrettera. Alors, citoyens juges, regardez attentivement le ciel…
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