A la suite d’une forte explosion à Belgorod le 20 avril qui a laissé un cratère de 20 mètres dans une rue de la ville et qui aurait fait deux blessés et d’importants dégâts matériels, l’armée russe a admis qu’il s’agissait d’une erreur technique :
Au cours du vol de l’avion Su-34 des forces aérospatiales au-dessus de la ville de Belgorod, une tombée anormale de munition d’aviation s’est produite.
Voilà qui laisse planer encore plus de doutes sur la compétence de l’armée russe après ses échecs répétés dans la guerre d’Ukraine. Alors que l’on croyait, avant ce conflit, que l’armée russe était redoutable, au dernier cri de la technologie, avec à sa disposition des armes redoutables et invincibles, on constate aujourd’hui que ce n’est pas le cas et, qu’en plus, elle est mal dirigée. Cela fait penser à l’armée irakienne qui était présentée comme « la quatrième armée du monde » lors de son invasion du Koweït en 1990 et qui fut assez rapidement renvoyée dans ses frontières par la coalition internationale menée par les Etats-Unis d’Amérique.
C’est évidemment une nouvelle rassurante pour l’Occident de voir l’armée ex-soviétique en sérieuses difficultés face aux armes occidentales livrées à l’Ukraine. La capacité de nuisance de Moscou reste très forte même avec une armée limitée et elle se traduit de façon douloureuse actuellement pour l’Ukraine.
Il ne faut toutefois pas s’endormir sur ses lauriers. Il est à craindre qu’à l’issue de cette guerre, la Russie de demain ne réagisse et tire les enseignements de ses insuffisances pour tenter de reconstituer une armée à la hauteur de ses ambitions. La véritable question est de savoir si un régime autoritaire comme celui de Moscou est capable de motiver et diriger une armée qui devrait être aux ordres de dirigeants politiques ? Depuis février 2022 et le lancement de l’invasion russe on voit une véritable valse des généraux à l’état-major qui sont changés tous les quatre matins, sans même avoir le temps d’assoir leur commandement sur des troupes à la dérive où se mêlent des mercenaires, des appelés et des professionnels.
Toutefois, si l’Occident constate sa supériorité technologique en matière militaire, il déplore le désarmement général par lequel il s’est laissé séduire et qui a vu les budgets militaires européens baisser drastiquement, au point que les stocks de munition sont largement insuffisants pour fournir l’Ukraine. L’un des effets collatéraux de cette guerre est d’avoir fait prendre conscience à l’Europe de cette dérive. Le réarmement est général à l’Ouest mais il faudra quelques années avant qu’il ne produise pleinement ses effets.
Avec cette guerre le monde est véritablement rentré dans une sérieuse période d’incertitude.