Le Mali face à lui-même

Le Mali vient de faire approuver par référendum, adopté par 97% des 39% des votes exprimés, une nouvelle constitution qui viserait à faire le lit du colonel Goïta, actuel chef de l’Etat depuis le coup de 2020, pour son maintien au pouvoir après la période en cours qui devait s’achever par des élections présidentielles en 2024. Ce projet renforce également le pouvoir de l’armée dont Goïta est l’un des chefs.

Dans le même temps, après avoir prié l’armée française d’évacuer le pays en 2021, le Mali demande maintenant la même chose aux forces des Nations Unis censés maintenir la paix. La France et l’ONU ayant échoué, la tendance était donc à leur départ, c’est compréhensible pour un pays en quête de « souveraineté ».

Le Mali se retrouve maintenant face à lui-même. Enfin, pas tout à fait puisque la Russie est de nouveau présente au Mali, après l’avoir été fortement pour les quelques années postindépendance, et les relations entre les deux présidents semblent au beau fixe.

Ce renversement d’alliances va dans le bon sens, même si le Mali risque de se transformer en Etat-mafieux. La France a maintenant redéployé ses forces militaires (et ses économies budgétaires) sur des terrains où elles seront mieux utilisées. Dans dix ans il sera temps de faire honnêtement le bilan de tout ceci pour conclure si ce qui se passe est dans l’intérêt de ce pays sahélien, ou pas…