La radio de service public en grève depuis près de deux mois

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Charlie-Hebdo

Une autre grève se déroule en France depuis des semaines et qui ne concerne pas le projet de réforme des retraites mais un simple plan de restructuration incluant une réorganisation du groupe de radios publiques, une baisse des dépenses de 60 millions d’euros (sur un budget total dans les ~600 millions) et une baisse de 300 personnes (sur un effectif total de ~4 500). Des négociations sont en cours entre syndicats et direction mais chacun campe sur ses positions. La grève se traduit par la non-diffusion de nombre d’émission remplacées par des playlists.

Le groupe Radio-France est financé par une redevance payée par les citoyens avec leurs impôts locaux. Il n’est pas prévu à ce stade de rembourser une partie de cette taxe aux contribuables. Comme toutes les entreprises, Radio-France doit se restructurer pour s’adapter. Comme toutes les entreprises publiques, Radio-France doit faire des efforts de productivité pour une utilisation optimisée de l’argent des contribuables.

Evidement, comme bien d’autres services publics, il y a certainement matière à réduire la voilure. Radio-France maintient deux orchestres symphoniques, est-ce la vocation d’une radio publique de produire de la musique classique ou ne doit-elle pas se limiter à diffuser celle qui existe par ailleurs ? Si la réponse est « oui » à la première question, a-t-on besoin de deux orchestres pour ce faire ? Et il y a sûrement bien d’autres domaines d’activités du groupe Radio-France où l’on peut se poser des questions similaires. Si la réponse est que tout est nécessaire, à ce moment il fait financer et se retourner vers les contribuables soit on est capable de réduire la voilure soit il faut augmenter ses impôts ou aller prendre l’argent d’un autre poste pour le transférer sur le budget de Radio-France. Les radios publiques sont déjà envahies de publicités commerciales ou institutionnelles abrutissantes pour compenser la baisse des ressources publiques.

Les syndicats rabâchent les mêmes illusions :

On défend un financement correct du service public de radio qui puisse nous permettre de continuer à faire des productions de qualité.

https://mediateur.radiofrance.fr/chaines/franceinfo/entretien-avec-une-organisation-syndicale-representative-de-radio-france/

Evidement tout irait mieux si l’on pouvait traire indéfiniment le contribuable, mais ce n’est pas le cas et celui-ci se révolte. Tout le monde réclame des sous : les hôpitaux, les forces de sécurité, les étudiants, les paysans… Mais le contribuable est aussi un citoyen qui bénéficie de la redistribution de la République. La France reste embourbée dans cette contradiction qui fait s’opposer le citoyen-bénéficiaire au citoyen-contribuable.

En attendant, la grève ne gêne que les auditeurs, généralement âgés ou tendant à le devenir, elle risque de durer encore un moment…