Le couple fringuant du rock écossais des années 80 est de retour. Annie Lennox et Dave Stewart ont reformé Eurythmics et entamé une tournée aux relents humanitaires, qui fait suite à la sortie d’un nouveau disque.
Bercy n’est pas plein lorsque le groupe entre sur scène et quelques problèmes techniques d’éclairage et de son confirmeront tout au long du show que tout notre petit monde n’est plus très ajusté ; depuis le temps… Stewart toujours blond, Lennox grande et mince avec ses cheveux courts et roux, cachée derrière ses lunettes noires ; tous deux et leurs musiciens sont uniformément vêtus de costumes en style camouflage, tendance forces spéciales russes en Tchétchénie qui dénotent quelque peu avec les sponsors de la tournée : Amnesty international et Greenpeace. Sans doute un message antimilitariste qui vient compléter le titre de l’album du jour : Peace !
Mais tout ceci n’est de guère d’importance car la longiligne Annie chante toujours aussi bien et ses vocalises vibrionnantes envahissent le Palais de Bercy dont elles remplissent l’espace et comblent les oreilles des spectateurs. Elle occupe le devant de la scène avec son partenaire ; leurs musiciens et les trois choristes, essentiellement black-soul, sont relégués à l’arrière. Stewart à la guitare, qui a pris du ventre, s’écoute un peu jouer et s’avère toujours meilleur compositeur que grand virtuose. La scène est dominée par un large écran rectangulaire qui affiche alternativement des images filmées en direct du groupe et des compositions picturales informatisées aux couleurs vives du meilleur effet.
Eurythmics nous fait revivre avec bonheur et énergie tous ses tubes chéris il y a dix ans et chacun écoute avec émotion les rythmes appuyés de I need a Man, Would I lie to You et autre Missionary Man qui déclenchent quelques ondulations dans la foule conquise par avance. Le nouveau disque est décliné sans que l’on note de véritable évolution musicale par rapport aux compositions du passé. Eurythmics ne brille plus de l’éclat de son originale modernité des années 80 mais la musique tourne rond, harmonies et rythmes sont au bon endroit. La voix d’Annie s’est fortifiée avec le temps : puissance, justesse et précision particulièrement bien mises en valeur par la bonne acoustique. Elle en use en grande virtuose tout spécialement dans les morceaux lents : The Miracle of Love, There must be an Angel…
Le rappel est commencé par notre couple qui réapparaît devant un mur de sapin verts pour un set acoustique et vocal de bonne tenue et se termine avec l’ensemble du groupe sur Sweet Dreams, après un petit racolage de circonstance pour les sponsors de ce Peacetour.