L’Union Jack est en berne. La Reine Mère « consort » Elisabeth est morte ce matin dans sa 102e année.
Hommage, hommage à la Grand Mère du Royaume qui a traversé ce dernier siècle vêtue d’incroyables tailleurs pastels à faire frémir le commun des roturiers. Envers et contre tous elle a défendu l’image d’une monarchie noble et inutile, raide et froide, que le rose de ses chapeaux ne parvenait pas à adoucir. Un Windsor ne se plaint pas, n’extériorise pas ses émotions et ne fuit pas devant l’adversité. Il gouverne. Edouard VIII a flanché, renonçant à la Couronne pour les futilités de l’Amour. Depuis, les algarades de leurs rejetons ont fini d’affaisser cette royale rigidité dans laquelle se forgent les destins. Queen Mom était la dernière des Windsor à en être inspirée.
Honneur, honneur à la résistante, debout sur les ruines de Buckingham Palace bombardé par les Stukas de la barbarie, soutenant l’incroyable dureté du peuple londonien dans le blitz, acclamée lors de la victoire en compagnie de Churchill que le peuple méprisant va pousser vers la sortie.
Adieu, Votre Majesté, Adieu. Sans vous le Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord poursuivra son naufrage dans la mondialisation. Les frasques de vos petits-enfants continuent de faire les choux gras de la presse populaire, les travaillistes sont au pouvoir, l’Angleterre se fait battre par le XV de France, Mugabe injurie la Couronne depuis l’ex Stanley ville et l’Euro va bientôt chasser la Livre. L’Empire était à genoux. Ce soir l’Union Jack a amené la fin de votre monde.
Retour vers les cendres. Et Dieu ne vous a pas sauvé !