PJ Harvey passe à Paris après la sortie de son dernier disque White Chalk. Le concert est aussi dépouillé que l’album, l’artiste est habillée d’une longue robe noire façon geisha avec chaussures à talons très hauts. Piano, amplis, claviers et percussions forment un cercle autour du micro, couverts de guirlandes de Noël.
Pas de première partie et Polly Jean arrive sur scène. Elle donnera tout son show seule avec ses instruments. Elle attaque à la guitare électrique To Bring You My Love, Send His Love datant de 1995, que l’on avait vu jouer lors de son passage au Zénith en 2004 avec un groupe de rock au complet. C’est ce soir une version beaucoup plus intimiste où les accents rugueux de l’électricité contrebalancent la fragilité de ce one women show sur talons aiguilles.
Elle passe ensuite au piano à guirlandes pour démarrer les premières compositions de White Chalk qui s’enchaîneront avec beaucoup d’harmonie et de douceur, des histoires de rien, du sable crayeux qui vole des falaises de Dorset : Scratch my palms/ There’s blood on my hands, des rêveries mélancoliques face au plafond Something’s inside me/ Unborn and unblessed/ Disappears in the ether/ Human kindness.
PJ déclenche parfois une petite boîte à rythmes histoire de rappeler d’où elle vient. Et elle reprend ses guitares, appuie sur ses pédales pour déclencher l’adrénaline de l’électricité, mais ce soir tout n’est qu’équilibre sur le fil tendu d’une voix envoutante maintenue par le balancier de compositions fulgurantes. Qu’elle susurre comme Madame Butterfly attendant son capitaine où qu’elle s’acharne sur ses guitares telle Calamity Jane sur ses armes, elle n’est que PJ Harvey dans son nouvel habit de musique, profonde, sereine, touchante et contrôlée. L’expression d’une artiste majeure qui délaisse les artifices au profit de la sincérité. Le résultat de cette mutation est extraordinaire.
Le rappel se termine sur un enchaînement à la guitare acoustique The Piano / The Desperate Kingdom of Love bouleversant devant un Rex au comble de l’émotion.
Elle revient pour un deuxième rappel plus ou moins imprévu avec Horses in my Dreams :
Horses in my dreams/ Like waves, like the sea/ On the tracks of a train/ Set myself free again/ I have pulled myself clear.
Set list: To Bring You My Love, Send His Love To Me, When Under Ether, The Devil, White Chalk, Mansize, Angelene, My Beautiful Leah, Nina In Ecstasy, Electric Light, Shame, Snake, Big Exit, Down By The Water, Grow Grow Grow, The Mountain, Silence
Encore: Rid Of Me, Water, The Piano, The Desperate Kingdom Of Love
Encore 2: Horses in my Dreams