The Do toujours fringants et adorables nous déploient sa musique de charme. Olivia dit sa joie d’être sur scène alors que le groupe était spectateur du festival l’an passé. Pas fatigués des nombreux festivals parcourus depuis le début de l’été, le trio nous offre la même fraîcheur et des couleurs toujours chaudes, costumes pastel, guitares claquantes, voix de charme.
Sainte Olivia pleine de grâce, rockez pour nous !
Dirty Pretty Things menés par Carl Barat, ex-Libertines, l’Union Jack serti autour de la taille en guise de ceinture, déroule un rock british pur et rude, sans fioriture ni chichi. Ce sont les héritiers de la tradition punk, ils en ont gardé l’énergie vitale complétée par un peu plus de technique et de musicalité. Avec eux on reste au cœur de la tradition rock british.
Tricky : c’est l’une des vedettes du festival. Ex-Massive-Attack, producteur et musicien de génie, il vient présenter son nouveau disque solo : Knowle West Boy. Le groupe s’installe à la nuit tombant et alors que la sono diffuse In the Air de Phil Collins. Tricky est en Perfecto sur débardeur blanc, crête de dreadloks et tatouages variés il a vite fait de tomber ces oripeaux pour nous exposer son corps de rêve.
Nouvel iguane trip-hop il vaut mieux que sa pose ne le laisse penser et sa musique est là pour le prouver : sombre, torturée, saccadée, tout en ruptures de rythmes, de voix, de sons. Tricky est accompagné de musiciens blancs extérieurement anonymes, musicalement performants, notamment une choriste qui fait plus qu’accompagner son intimidant leader.
Accroché à son micro, trépignant sous ses locks en bataille, Tricky est dans son monde, loin de nous, il paraît branché sur l’éternel lorsque pointant le doigt vers le ciel il répète à n’en plus finir I want Jesus come alors que les nappes de claviers et le beat obsédant des basses pénètrent les âmes sur la scène de la Cascade. Un show de toute beauté, étrange et dérangeant, mené par un artiste inspiré. Probablement l’un des points d’orgue de ce festival.
R.E.M. est de retour avec un nouveau disque (pas très intéressant) mais surtout l’immense plaisir de les revoir sur scène pour un énergique best of de leur carrière que l’on ne saurait oublier. Ils rencontrent d’ailleurs un franc succès. Michel Stipe n’hésite pas à descendre dans l’arène pour entonner The One I Love ou Looosing my Religion avec les premiers rangs fous de joie.
Stipe est resté le même, le crâne toujours superbement imberbe, une voix envoûtante, un charisme entraînant, une énergie sans limite, une foi irradiante : l’ex-avenir du Rock vieillit bien et enchante le Parc de Saint-Cloud pour une samedi soir ordinaire à Rock en Seine.
The Jon Spencer Blues Explosion : du blues messianique, bien lourd et bien gras, délivré par un garçon en costume bleu pétrole, accroché à sa guitare comme à une bouée de survie, qui en veut et qui y croit.
Kate Nash : une pop sucrée pour adolescente. Le chroniqueur est bien trop vieux.
The Raconteurs : 4 garçons chevelus emmenés par un duo de deux guitaristes solaires, Jack White et Brendan Benson, le blues américains dans toute sa puissance, qui exsude la chaleur du Tennessee et la fumée des saloons à cowboys. Les deux héros torturent leurs guitares avec délices et accompagnent les cordes électriques de leurs voix aigues.
Un super-groupe de copains qui se libèrent de leurs formats habituels pour faire parler la poudre. Après un set d’une heure, ils reviennent pour un inhabituel rappel de 30 mn qui déjà annonce la défaillance de… Amy Winehouse qui une nouvelle fois annule sa venue à Rock en Seine au dernier moment, back to black. Une annonce est faite au micro après le départ des Raconteurs et la foule, pas vraiment surprise, regagne tranquillement les stands à saucisses.
Cette fois Amy était la vedette du festival qu’elle devait clôturer ce dimanche soir sur la grande scène. Nouveau défaut de cette artiste autodestructrice, nouvelle déception pour le public français après sa prestation au Zénith que l’on dit déplorable. Quel dommage !
Justice : compte tenu du lâchage d’Amy le concert des français est retardé. Le chroniqueur y fait une petite halte histoire de s’imprégner de cette électro qui fait vibrer la jeunesse, avant un repli prudent pour préserver ses tympans. Jusque sur le pont de Saint-Cloud les basses du duo font vibrer l’atmosphère.