Un beau film sur Chet Baker tourné il y a une vingtaine d’années, à la fin de la vie de cet artiste de jazz. Il parle de lui par onomatopées peu intelligibles. Les femmes de sa vie dissertent sur lui avec beaucoup plus d’emphase, explique sa douceur et ses perversités. On y revoit des prestations de son début de carrière, découvre des enregistrements en studio plus récents ; une voix si douce et charnelle, toute en rondeur, qui monte dans les aigus sans le moindre effort, qui passe le relai à une trompette du même registre, fragile et délicate. Il chante une très émouvante version jazzy d’Almost Blue d’Elvis Costello, au festival de Cannes, au milieu des starlettes. Un grand musicien, rongé, beaucoup par la drogue, sans doute un peu aussi par ses utopies.