« Denis Hopper & le nouvel Hollywood » à la Cinémathèque

Belle rétrospective Dennis Hopper (74 ans) à la Cinémathèque : héraut de la contreculture américaine il a percuté dans Easy Rider et Apocalypse Now, mais on découvre aussi ses œuvres picturales et photographiques, les films qu’il a réalisés, ceux où il a joué, ses amitiés (Andy Warhol, Julian Schnabel, James Dean), son influence sur la révolution du cinéma Hollywoodien dans les années 60/70, ses engagements. Ce matin sur France-Inter, tout au long d’une longue interview d’une heure pleine, il est revenu sur ces années de délire (une lourde période alcool et drogues terminée depuis 25 ans « je ne fume plus qu’un petit joint de temps en temps, et le cigare qui est inoffensif ! ») et de création débridée dans une Amérique alors en folie. Il termine son interview avec une lecture en anglais de Rilke, Lettres à Un Jeune Poète :

…Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison qui vous commande d’écrire ; examinez si elle plonge ses racines au plus profond de votre cœur ; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s’il vous était interdit d’écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit ; me faut-il écrire ? Creusez-en vous-mêmes à la recherche d’une réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, s’il vous était donné d’aller à la rencontre de cette grave question avec un fort et simple « il le faut », alors bâtissez votre vie selon cette nécessité ; votre vie, jusqu’en son heure la plus indifférente et la plus infime, doit être le signe et le témoignage de cette impulsion.

et il endosse ce commandement poétique au titre de sa propre vie créatrice.