On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif

Obama revient sur un vieux projet américain de mise en place d’une assurance médicale pour ceux qui n’en bénéficient pas aux Etats-Unis, ce qui fait quand même 40 à 50 millions de citoyens. Cela déclenche une véritable levée de bouclier, on le traite de communiste ou de fasciste, c’est selon, en l’accusant de vouloir dilapider l’argent public. Un projet identique avait échoué sous la présidence Clinton, pour des raisons similaires.

L’Amérique répugne depuis toujours à un système public de santé élargie au-delà de Medicare et Medicaid pour les vieux et les femmes. C’est le capitalisme dans son expression la plus extrême : soit tu as les moyens de te soigner toi-même, soit tu crèves. C’est étonnant cette répulsion à inclure dans la sphère publique la santé des concitoyens. Les Américains n’ont pas de difficultés majeures à concevoir que l’armée, la sécurité, les pompiers, et bien d’autres services soient financés par la communauté des contribuables, en revanche l’idée que des malades, et en plus pauvres, soient soignés aux frais de la communauté, les révulse. Il existe une espèce de blocage psychologique qu’Obama va avoir du mal à contourner.