Un concert jouissif des Stranglers au Bataclan ce soir, un an après un Olympia de toute beauté. Un nouveau disque Decades Apart, best of agrémenté de quelques créations, et surtout leur intact bonheur de se déchaîner sur scène en nous rejouant trois décennies pas tout à fait apart mais bien au cœur de notre imaginaire musical.
Comme il se doit pour un concert des Stranglers la petite communauté british rock de Paris est présente et une bande de joyeux drilles quinqua tendance sexa, correctement imbibé de bière et tous revêtus du T-shirt noir à l’effigie du fameux logo rouge, pogottent joyeusement (parfois un peu brutalement) tout au long du show.
Jet qui figure aux crédits du disque n’est pas sur scène mais les trois autres sont là et bien là, secondés par le roadie élu batteur de tournée. Les quatre lascars sont à leur aise dans l’espace confiné du Bataclan. Le son est réglé un peu au-dessus de ce qu’il devrait être mais le spectateur vieilli aime se rappeler les excès soniques de sa jeunesse.
JJ joue toujours comme si sa vie en dépendait, Dave est perché derrière ses claviers et son gobelet de thé, so british, la sueur inonde la guitare de Baz qui grimace derrière son micro et plaque les rythmes obsédants avec virtuosité, le répertoire défile et les spectateurs sont comblés.
Les Stranglers sont bien vivants et que Dieu nous les garde encore longtemps sur la planète rock où ils touchent déjà à l’éternité au cœur de leur parcours terrestre. Leur musique réveillerait les morts alors rien ne presse pour qu’ils rejoignent le paradis des rockers où ils pourront prétendre à une place de choix et sauront remettre un peu d’animation alors que Joe Strummer, Brian Jones et Jimmy Hendrix semblent quelque peu somnoler autour de Saint-Pierre.
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