Laetitia Shériff – 2010/10/12 – Paris le Batophar

Soirée musique française au Batofar (pour 50 spectateurs) avec et dans l’ordre : les Stoned Popes, une bande de joyeux drilles qui jouent et s’amusent avec un groupe à la Kusturica, et We Only Said, un excellent groupe rennais alternatif de trois guitaristes et un batteur, rejoints par Laetitia Shériff qui les accompagnera pour quelques morceaux à la bass et un déchaînement de cordes et de boucles.

Et puis Laetitia revient sur scène en solo avec une guitare baryton et quelques machines. Habillée d’un jean et d’une chemise à carreaux beiges, elle affiche toujours autant de subtilité et d’intériorisation pour l’expression de sa musique. La tonalité grave de sa guitare baryton donne l’ambiance : sombre et dépouillée. Les coups de médiator sonnent sur les cordes qui diffusent un son sec et cassant, le jeu est simple et marque le rythme dont le caractère obsédant est parfois accentué par des machines répétantes. Dans cet univers toujours troublant Laetitia pose une voix douce et assurée, elle sourit, les yeux fermés, et chante subrepticement. La fusion avec le rythme de la guitare est parfaite, c’est un mélange aigre-doux, une saveur sucrée-salée, la patte de Laetitia.

En rappel, les We Only Said viennent lui rendre son invitation en montant sur scène. Et puis  pour une dernière apparition et retour sur une guitare électrique classique elle joue Baby Man, un petit joyau : Baby man/ In my arms/ Sleep tight/ You are allowed to cry/ I’m only a woman but I can cry/… I’m able to cry.

Cette prestation solo était inattendue, elle est réussie. Le talent déborde quelque soit l’environnement dans lequel il s’exprime. Celui de Laetitia est incontestable

Un concert pour 50 personnes, longue vie à ces artistes qui se battent pour survivre dans notre monde de brutes !