Lady Gaga – 2010/12/20 – Paris Bercy

Lady Gaga est venue faire son cirque deux soirs à Bercy. Après les annulations du mois d’octobre pour cause de grève, les fans ont eu encore une très sérieuse montée d’adrénaline lorsque la Diva a annoncé le report du show du 19 décembre pour cause de routes enneigées. Les admirateurs transis qui ont survécu à la nuit devant les portes de Bercy pour squatter les premiers rangs à l’ouverture des portes, en furent bons pour soigner leur bronchopneumonie et revenir le 21…

En attendant, la Lady, coincée dans son bus sur l’autoroute du Nord, bombarde ses petits monsters de twitts énamourés pour faire porter à leur inefficace gouvernement franchouillard la responsabilité de ce nouveau psychodrame.

Finalement tout est rentré dans l’ordre, les concerts décalés de 24 heures, et les fans ont enfin pu entrer dans le temple de leur déesse, pour assister, gagas, à la superproduction de leur héroïne.

Joyeuse ambiance à Bercy, âge moyen 18/19 ans, seule la présence de nombreux parents venus partager avec leurs enfants ces moments festifs relève cette moyenne au-dessus des 14/15 ans.

Lorsque s’éteignent les lumières un film est projeté sur un colossal écran arrondi qui masque la scène du sol au plafond. Et qui croyez-vous qu’il apparaît sur ce film ? Lady Gaga en body cuir dont on peut détailler tout à loisir et au ralenti la courbure des reins, la solidité des abdo-fessiers, la musculature des gambettes et la débordante chevelure peroxydée. Et lorsque démarre Dance in the Dark, apparaissent des décors en forme de mécano gigantesque, moitié échafaudage, moitié maison de poupées, et notre Lady perchée bien haut sur une nacelle, une sono très forte et un public déjà debout et hurlant, posture qu’il gardera jusqu’à la fin.

Aussitôt ramenée sur la terre ferme la Miss emaillotée dans un improbable costume est rejointe par une équipe de danseurs-danseuses plutôt compétents, qui l’entourent, la cernent, la servent, la portent et la projettent dans une gloire digne du Roi Soleil dans la Galerie des Glaces à Versailles ! Gaga chante, Gaga danse, Gaga s’exhibe, Gaga cajole ses little monsters et Gaga se déshabille, car c’est là une de ses principales activités sur scène. A peine revêtue d’incroyables tenues, dont elle change de nombreuse fois durant la soirée, elle n’a de cesse de s’en dévêtir pour terminer très rapidement en petite culotte de cuir noire qui semble de très très loin le seul ustensile revêtant qu’elle accepte de porter sur son corps de rêve.

En fin de show on la voit revenir des coulisses ensanglantée à la sauce tomate, il doit y avoir un scénario explicatif mais on n’a probablement pas tout suivi.

Les vieux présents dans la salle ne peuvent s’empêcher de penser que Madonna a tout de même sérieusement inspiré Gaga ! Mais qu’importe, Lady Gaga fait son show devant des gamins en transe à qui elle en donne comme rarement deux heures durant. Ils sortent de là avec les mirettes hallucinées et les tympans déchirés, mais déjà ils pianotent SMS et twitts à tous va pour narrer à leurs amis un spectacle décoiffant.

Ah, nous avons oublié de parler de musique… il est vrai que ce n’était pas ce soir le principal sujet. La Miss a des bases et des musiciens, alors ils arrivent sans difficulté ni relief à porter le show.

Set list : Intro/ Dance in the Dark/ Glitter and Grease/ Just Dance/ Beautiful, Dirty, Rich/ The Fame/ Love Game/ Boys Boys Boys/ Money Honey/ Telephone/ Speechless/ You and I/ So Happy I Could Die/ Monster/ Teeth/ Alejandro/ Poker Face/ Paparazzi

Encore : Bad Romance