Après les festivals de l’été les Radiohead sont à Paris pour deux Bercy et nous offrir une vraie féérie en sons, lumières et sommets musicaux. Le cadre de cette cathédrale parisienne leur permet d’y redéployer le light show d’origine de la tournée dont nous n’avions bénéficié que d’une version allégée pour les arènes de Nîmes.
Modestes et déterminés, ils allongent ce premier show parisien avec toutes les certitudes du groupe progressiste qui plane bien au-dessus de la planète rock depuis plus d’une décennie. Ils sont à Bercy comme chez eux, face au public français qui leur voue une passion méritée et une adoration croissante, quelques soient les chemins parfois tortueux où ils l’emmènent.
Musicalement le concert est similaire à celui de Nîmes en juillet, avec une set list un peu renouvelée mais dans laquelle on retrouve tout ce qu’il faut pour un fan de la première heure. L’espace de Bercy et le gigantisme du light show donne une allure scintillante à ce spectacle. Petits personnages aux pieds de fontaines de couleurs, on les croit tantôt nageant dans les lueurs bleuissantes d’un aquarium, tantôt sur les charbons ardents d’un fleuve de laves rougeoyantes. Les douze écrans mobiles se positionnent différemment pour chaque morceau, composant un puzzle magique sur les pièces duquel défilent de façon aléatoire et saccadée les images du groupe à l’œuvre, et quelle Œuvre !
Les Radiohead déploient toute leur science du rock moderne avec une sensibilité qui n’a d’égal que leur professionnalisme. Les guitares se superposent aux machines pour mener le dialogue de l’électronique sur lequel plane la voix éthérée et irréel de Thom. La double-batterie marque le beat, les rythmes se bousculent, les sons se brisent, Thom danse à sa façon de pantin désarticulé et mène Bercy à sa baguette, chantant les yeux fermés, balançant la tête devant le micro tel un lion derrière ses barreaux. Le show est un concentré de pure énergie dont l’inventivité laisse, comme toujours, pantois d’admiration. Paranoid Android termine le premier set et assène l’uppercut presque final à un public épuisé de bonheur :
Rain down, rain down/ Come on rain down on me/ That’s it, sir/ You’re leaving/ The crackle of pigskin/ The dust and the screaming/ The yuppies networking/ The panic, the vomit/ The panic, the vomit/ God loves his children, God loves his children, yeah!
Trois rappels prolongent l’expérience d’une heure supplémentaire jusqu’à Idiotheque qui pousse les spectateurs vers la sortie.
Setlist : Lotus Flower/ Airbag/ Bloom/ Kid A/ Myxomatosis/ Bodysnatchers/ The Gloaming/ Separator/ Meeting in the Aisle/ Nude/ Pyramid Song/ Reckoner/ There There/ The National Anthem/ Feral/ Paranoid Android
Encore : Give Up the Ghost/ Supercollider/ Lucky/ Morning Mr. Magpie/ Street Spirit (Fade Out)
Encore 2 : Staircase/Everything in Its Right Place (w/ Björk’s « Unravel » intro)
Encore 3 : Idiotheque
Warm up : Caribou