Sophie Hunger – 2012/11/12 – Paris le Café de la Danse

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Sophie Hunger : nouveau disque The Danger of Light, nouveau groupe, nouvelle atmosphère plus jazzy, et toujours autant d’émotion au Café de la Danse avec cette artiste suisse habitée, assez inclassable, aux textes troublants.

Il y a plus de claviers, Sophie joue beaucoup de piano et un musicien français l’accompagne sur l’orgue Hammond et différents autres claviers, lui et le bassiste jouent aussi de la trompette et de la clarinette, une violoncelliste est là et Sophie n’oublie pas non plus ses guitares. Plus beaucoup de place sur la petite scène où tout ce petit monde multi-instrumentiste renouvelle agréablement l’environnement musical foisonnant de cette créatrice à part pour laquelle la musique semble couler de source, de délicatesse et de souffrance.

Habillée de noir, elle démarre le show à la guitare acoustique devant son pied de micro enguirlandé d’ampoules avec une chanson douce de son nouvel album : Can You See Me? sur laquelle déjà planent des interrogations existentielles :

I will never be sure that I committed no crime./ Is it true. Is it true that we’re turning?/ And when you are turning so am I?/ So tell me when you see me, can you see yourself? How much do we share?/ And how much do I really care?

Le concert est centré sur le dernier disque avec quelques retours sur les compositions plus anciennes. L’incontournable Le Vent nous Portera qu’elle présentait autrefois comme : « une très belle chanson de quelqu’un qui n’est pas bien » [Bertrand Cantat de Noir Désir]. Habituée à la traduire en anglais pour un public anglo-saxon, elle nous la traduit cette fois-ci en suisse-allemand avant de l’interpréter avec une guitare électrique qu’elle laisse réverbérer sur ce parfum de nos années mortes…

Sophie et ses musiciens déroulent une set-list pleine d’enthousiasme. Lorsqu’elle joue de la guitare ou du piano, c’est avec détachement et brio sans altérer le moins du monde un chant de toute beauté qui porte si haut la majesté et l’élévation de sa poésie. Qu’elle bavarde entre les chansons, qu’elle déclame ses doutes avec violence sur ses notes ou qu’elle susurre sur une trompette en sourdine toute les idées qui se bousculent dans son âme, la simplicité avec laquelle elle s’exprime laisse le public attendri et touché au cœur.

Le show se termine avec l’énergique Speech, une chanson des tous débuts qui nous rappelle si besoin en était qu’il y a bien du Rock au-dessus de tout ceci !

Sophie Hunger née pour écrire et composer, nous fait mourir de plaisir à chacune de ses apparitions.

Set list : 01: Can You See Me?/ 02: Manhattan/ 03: Holy Hells/ 04: The Fallen/ 05: Heharun/ 06: Take A Turn/ 07: Protest Song/ 08: Le Vent Nous Portera (Noir Désir)/ 09: Das Neue/ 10: Personal Religion/ 11: Citylights/ 12: Souldier/ 13: Z’Lied Vor Freiheitsstatue/ 14: Hotel Belfort/ 15: Like Like Like/ 16: Broken English/ 17: Rerrerrevolution/ 18: Train People/ 19: Speech (Fisher)