Neil Young & Crazy Horses – 2013/06/06 – Paris Bercy

Neil Young & Crazy Horses à Bercy ce soir : un fantastique concert pour un musicien d’exception ! La foule des grands soirs est venue en procession pour se délecter de la musique et des textes intemporels de cet artiste de légende.

La scène est décorée avec de gigantesques amplis Fender factices de cinq à six mètres de haut. D’étranges roadies barbichus s’agitent en blouses blanches et s’exclament autour de ces monuments en toc quand retentit la Marseillaise qui accompagne l’entrée des quatre musiciens, Neil tout de noir vêtu, chapeau y compris, ses acolytes en jeans et T-shirts blancs (à l’effigie d’Hendrix pour le guitariste Franck Sampedro). Les cheveux sont blancs également, tout ce petit monde tourne autour des 65 ans mais s’accroche aux manches. Ce soir il s’agit de Neil Young & Crazy Horses, mais il s’agit aussi et surtout de guitares.

Pour le chroniqueur qui avait laissé Neil Young en 1972 à l’époque folkeuse de Harvest (Old man, look at my life/ I’m a lot like you were/ Live alone in a paradise/ That’s make me think of two…) la surprise est explosive quand il découvre halluciné un vrai groupe de rock brut, à l’inspiration grunge, jouant des morceaux de plus de quinze minutes dans un déluge de sons saturés, agrémenté de larsen stridents et d’effets des plus bizarres pour ajouter à la fusion sonore qui envahit Bercy.

Neil Young déroule sa poésie de sa petite voix aigüe et nasillarde si caractéristique, sur cette musique psychédélique. Son dernier disque s’appelle d’ailleurs Psychadelic Pill, ce n’est rien que de le dire. Ce concert vaut à lui seul toutes les pilules de la terre. Le groupe assène son rock avec enthousiasme à une audience multi-générations aux anges.

Un petit intermède folkeux sous le signe de l’oiseau de Woodstock projeté en fond de scène avec Neil seul à la guitare et harmonica pour Heart of Gold et Blowin’ in the Wind  de Dylan et la cavalcade reprend dans un déchaînement de guitares endiablées, agrémenté de solos magistraux pour nous amener sur les riffs saturés de Hey Hey, My My, chanson phare du groupe reprise en chœur par l’assistance éperdue d’admiration et d’affection pour son héros : My my, hey hey/ Rock and roll is here to stay/ It’s better to burn out/ Than to fade away/  My my, hey hey.

Avec de tels monstres sacré, effectivement le Rock & Roll n’est pas près de mourir, Dieu merci.

Set list : Love and Only Love/ Powderfinger/ Psychedelic Pill/ Walk Like a Giant/ Hole in the Sky (Unreleased song)/ Heart of Gold (Solo acoustic)/ Blowin’ in the Wind (Bob Dylan cover, Solo acoustic)/ Singer Without a Song (Unreleased song)/ Ramada Inn/ Cinnamon Girl/ Fuckin’ Up/ Mr. Soul (Buffalo Springfield song)/ Hey Hey, My My (Into the Black)

Encore : Rockin’ in the Free World