La Russie impériale

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Nous l’avions déjà dit dans ces lignes : L’Ukraine, une mine d’emmerdements à [très-très] long terme. Ce diagnostic semble hélas se confirmer. Il y a maintenant des morts, des excès, du populisme de tous bords et les armes qui parlent. La Russie appuie sur les incohérences occidentales, ressort le traumatisme de la création du Kosovo ou de celle du Soudan du Sud, le ministre des affaires étrangères est même remonté jusqu’au rattachement de Mayotte à la France, pour arguer que l’on ne peut pas empêcher les ukrainiens de l’Est de vouloir être indépendants ou russes.

Au niveau du droit la Russie n’est pas tort. Au niveau de la forme elle agit comme à son habitude. Elle n’a pas le temps d’attendre des processus onusiens ou démocratiques qui de toute façon aboutiront au même résultat, alors elle s’installe comme un éléphant dans un magasin de porcelaine… La Crimée est redevenue russe et le restera. L’Est de l’Ukraine devrait finir un jour ou l’autre de la même façon, soit par la guerre, soit par un processus électoral ; soit par une séparation formelle de Kiev, soit par un statut fédéral provisoire.

Et de toute façon le problème de fond ne porte pas vraiment sur ces bagarres territoriales, mais plutôt sur savoir qui va payer pour redresser l’Ukraine de la faillite dans laquelle elle se trouve suite à la gestion désastreuse de ses dirigeants depuis l’éclatement de l’Union soviétique (et même avant d’ailleurs) ? Alors que le pays soit en un ou deux morceaux, voire plus, ne changera pas grand-chose à l’addition qui va être présentée sous peu aux bailleurs de fonds, et qui risque d’être très douloureuse. Comme on ne peut pas dire que les derniers mois aient permis d’identifier un dirigeant visionnaire et rassembleur, nous allons encore entendre parler de l’Ukraine à la rubrique des catastrophes pendant longtemps encore.