Et revoici Etienne Daho de retour sur scène au Festival Days Off de la Cité de la Musique. Son dernier disque Les Chansons de l’Innocence Retrouvée est sorti fin 2013, la tournée de promotion prévue début 2014 a été reportée à la fin de cette année pour raison de santé du bonhomme qui, semble-t-il, a connu des heures difficiles sur une table d’opération. Pour faire patienter son monde, il fait trois concerts en ce début d’été : l’intégrale de Pop Satori le 1er juillet, Pop Hits ce soir et Tombé pour le France à la salle Pleyel le 8 juillet où il recevra de nombreux amis musiciens.
Ils entrent sur scène tous vêtus de noir et lunettes foncées sauf le claviériste en blouson banc et entame le thème de Pop Satory, Daho est sur le devant entre deux caisses sur lesquelles il frappe en rythme. Son costume noir est relevé d’une collerette couleur bordeaux, lui donnant un petit air clergyman plutôt bien porté…
On le sent pétrifié de trac comme à son habitude et d’ailleurs il rate l’intro des Attractions désastre, arrête ses musiciens pour reprendre ce texte récité : M’avez-vous déjà vu quelque part ?/ Rafraîchissez-vous donc la mémoire/ Extasié devant une toile de Witsen/ A Rome, Londres ou Rennes/ Vous m’appeliez Etienne/ Cherchant le magicien et sa dose/ New York, Café Reggio, je suppose…/ En plein cœur de l’ivresse/ Au milieu du chaos/ Accoudé à un bar, vous m’appeliez… Daho !
Il introduit Edith Fambuena qui vient renforcer le groupe sur Saudade. En 1990 ils étaient à New York pour enregistrer Paris Ailleurs avec Nile Rodgers, qui fit défaut. Edith traînait par-là, et elle joua sur l’une des meilleures réalisations d’Etienne. Ce soir avec quatre guitaristes cette version de Saudade claque au vent et emporte le concert vers plein de joie.
Le show a été baptisé Pop Hits alors la set-list est un concentré des étapes musicales de Daho, qui furent aussi les nôtres, au moins pour certaines. Ce n’est qu’au milieu du concert qu’il jette ses lunettes noires et poursuit cette soirée musicale avec sa bande de musicos soudée et efficace. Les morceaux coulent naturellement sur un public qui se laisse dériver avec plaisir sur les chansons de sa jeunesse. Et puis lorsque la nostalgie pousse par trop à l’introspection les riffs d’Epaule Tatoo enflamment l’atmosphère, la rythmique obsédante de Tombé pour la France pulse dans l’air surchauffé. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Daho est un vrai musicien de scène qui sait monter un show et diriger un groupe.
Jean-Louis Piérot (le pendant d’Edith Fambuena dans les Valentins) monte sur scène pour le rappel des Chansons de l’innocence retrouvée après le toujours émouvant Ouverture.
Daho, on l’adore ! Il est timide avec ses airs de quinqua qui ne sait pas vieillir, ses rimes ne sont pas toujours très riches mais sa musique est douce à l’oreille et au cœur, des ritournelles adolescentes que l’on se surprend à encore écouter avec émotion trente années après leur création…
Il sait mettre en rock de qui aurait pu rester de la variété ne serait-ce ses inspirations swinging London. Daho est fidèle en musique avec ses fans, ses potes musiciens et ceux qui l’inspirent. Et d’ailleurs Debby Harry susurre Call Me sur L’étrangère dans son dernier disque. Jean-Louis Piérot, un autre vieux compagnon de route (le pendant d’Edith Fambuena dans les Valentins) monte sur scène pour le rappel des Chansons de l’innocence retrouvée.
Après être entré sur scène avec un « …cela faisait si longtemps » il nous quitte confondu en remerciements, comme rassuré d’avoir tenu la distance. Tout le monde est aux anges.
Setlist : Satori Pop Century/ Des attractions désastre/ L’Homme qui marche/ Saudade/ En surface/ Le Grand Sommeil/ Soleil de minuit/ L’Invitation/ Des Heures Hindoues/ L’adorer/ Tombé pour la France/ Sortir Ce Soir/ Comme un boomerang/ Le Premier Jour/ Epaule Tatoo/ La Peau dure
Encore : Ouverture/ Les Chansons de l’innocence (Diskönoir extended)
Encore 2 : Bleu comme toi