Sophie Hunger présente son nouveau disque Supermoon ce soir à la Cigale : toujours désarmante et surprenante, et toujours autant de tendresse. Jupette et bas noirs, talons hauts, cheveux en couette, après avoir joué deux titres récents elle nous fait part dans son français hésitant de son émotion de savoir que nous ne « l’avons pas oubliée » et que nous restons curieux de la musique qui lui passe par la tête.
Le groupe est étagé sur des estrades de différentes hauteurs entourant le piano à queue sur lequel elle joue plus souvent que par le passé : un claviériste-trompettiste, un bassiste, un batteur et un guitariste l’accompagnent, tous vêtus de noir. Un light-show dépouillé composé uniquement de faisceaux blancs, tout est concentré sur la musique et la voix de Sophie.
Ambiance détendue et chaleureuse, les musiciens passent allègrement d’instruments aux autres, des cordes au vent, Sophie échange guitares électrique et acoustique, piano et harmonica, les morceaux s’enchaînent avec élégance, commentés de ci de là par leur auteur interprète plutôt bavarde ce soir dans son français hésitant de suisse allemande.
Jazzy, bluesy, frenchy, la musique de Sophie Hunger a pris un peu de poigne cette année, moins tragique mais toujours tendre. Même la reprise de Noir Désir Le Vent nous portera jouée auparavant presqu’a capella avec une légère guitare acoustique est aujourd’hui électrisé.
Sophie auteure-compositrice-chanteuse-multi-instrumentiste et chef de bande délivre une musique plus sereine mais toujours à fleur de peau. C’est un vrai plaisir de passer ces moments musicaux avec une artiste de cette trempe qui déborde d’énergie et de bonheur de jouer. Elle ne remplit pas des stades mais nous laisse entrer dans un monde tout en subtilité, humour, romantisme et tendresse : tout ce dont nous avons besoin, bien loin de la furie abrutissante d’une pensée formatée en 140 signes sur Tweeter. Sophie Hunger : une Superman Women comme elle le scande dans la chanson qui clôt le second rappel.
Petite faute de goût, sur son dernier disque elle reprend La Chanson d’Hélène écrite par Jean-Loup Dabadie pour le film Les Choses de la Vie dans les années 70’, et elle est accompagnée par… Eric Cantonna, un fouteballeur sur le retour. Heureusement le pousseur de baballe n’était pas sur scène ce soir.
Setlist : Supermoon/ Fathr/ Love Is Not the Answer/ Heharun/ Queen Drifter/ Shape/ Spaghetti mit Spinat/ Das Neue/ Le vent nous portera (Noir Désir cover)/ Mad Miles/ We Are the Living/ Take A Turn/ The Capitalist/
Encore : Walzer Für Niemand/ The Age of Lavender/ Superman Woman
Encore 2 : Craze/ 1983
Encore 3 : Train People
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