Leys Simon, ‘Les habits neufs du président Mao’.

Sortie : 1971, Chez : Editions Ivrea. Simon Leys (Pierre Ryckmans de son nom légal), écrivain-essayiste-sinologue belge est l’un des premiers intellectuels à avoir dénoncé l’escroquerie sanglante que fut la révolution culturelle dans la Chine de Mao à la fin des années 60. Il explique dans cet ouvrage comment cet révolution dite « culturelle » ne fut en fait qu’une bataille d’appareil dans laquelle Mao s’est battu pour reprendre le pouvoir absolu qui était en train de lui échapper. Pour ce faire il n’a pas hésité à manipuler les masses, les lançant les unes contre autres à grands coups de slogans ineptes et pour finalement rétablir l’armée comme fer de lance de son pouvoir réinstauré.
Il y eut des centaines de milliers de morts, des liquidations de dirigeants, des exécutions d’intellectuels, des humiliations, des délations, des déplacements massifs de populations, des combats soi-disant idéologiques, un recul économique du pays, tout ceci au profit de l’égo surdimensionné d’un seul homme dont la presse vante les apparitions dans des termes ridicules, risibles si l’on ne parlait pas de féroce dictature : « L’instant le plus heureux, que de notre vie entière nous n’oublierons jamais, est arrivé ! L’orient est rouge, le soleil paraît ! Notre grandiose maître à penser, grandiose chef, grandiose général en chef, grandiose pilote, le président Mao, le visage rose et radieux, le corps robuste s’avance d’un pas ferme et prend place sur l’estrade… »
Simon Leys a dénoncé cette idéologie absurde et la coupable indulgence d’une partie de l’intelligentsia européenne et notamment française à l’endroit de la dictature chinoise. Il fut même interdit d’enseignement en France par les actions sous-marines de quelques sinologues français béats… avant que cette intelligentsia ne réalise la vérité quelques décennies plus tard.

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