Ciné-concert dans le cadre du festival Days Off à la Philharmonie de Paris, le groupe écossais Mogwai joue en direct sur la présentation du film « Atomic : Living in Dread and Promise » réalisé par Mark Cousins. Film étrange et terrifiant sur l’énergie nucléaire dans ses bons et pires aspects. Habitué des bandes-son, le groupe avait déjà mis en musique un documentaire sur le footballeur Zidane. Aujourd’hui, le sujet est plus grave.
La musique est à l’unisson avec la puissance malfaisante et inquiétante de l’atome. Habitués des longues plages instrumentales, les musiciens de Mogwai trouvent ici l’occasion rêvée d’exprimer leur inspiration électronique, parfois planante, parfois vigoureuse. Et alors que défilent à l’écran les images de la propagande nucléaire, ils jouent cachés dans l’obscurité sous l’écran, un peu à la façon du cinéma muet d’antan lorsqu’un orchestre mettait en musique des films alors que la pellicule ne savait pas ajouter le son à l’image.
Le groupe s’est produit à Hiroshima il y a quelques années et en est revenu concerné par l’atome. Sa réalisation de la bande-son de ce film en est aussi la conséquence. Leur musique pure et éthérée sait dire l’espoir et la dévastation qui sont la marque du documentaire qu’ils font parler, ajoutant leur propre interprétation et guidant celle de l’audience.
Les musiciens s’éclipsent à la fin du film et laissent les spectateurs face à leurs pensées. On ne sait plus trop sur quel pied danser après ce spectacle bionique.
Laisser un commentaire