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Un nouvel album des Black Rebel Motorcycle Club est annoncé pour le prochain mois de janvier et le groupe est déjà sur la route, ce soir dans un Elysée Montmartre rénové après l’incendie qui l‘a ravagé. Beau concert de ce trio blues-rock dont la batteuse Leah semble s’être remise de sa maladie qui avait été annoncée sur le site web du groupe.
Les rockers américains font maintenant partie de la famille et on va les voir comme on va dîner chez sa vieille tante. Ils sont les mêmes et ne nous déçoivent pas, guidés par leur inspiration de ce bon vieux rock qui transpire la route, le blues et la country. Les nouvelles compositions semblent un peu moins urgentes, peut-être est venu l’heure de la sérénité, il faudra découvrir ce nouveau disque.
Deux guitaristes (Robert à la basse et Peter aux guitares) et une batteuse (Leah) pour un trio de choc. Un son bien gras, des réverbérations à n’en plus finir, des éclairages venant du fond de la scène et des fumées noyant l’atmosphère dans un flou qui sied à cette musique primale qui prend aux tripes. La recette est imparable, ces musiciens l’appliquent avec une redoutable efficacité et une évidente complicité. La batterie est impressionnante par sa lourdeur et son tempo, elle est le métronome sur lequel les guitaristes tissent cette toile qui va emprisonner et fasciner l’auditoire.
Peter est aussi statique que Robert est démonstratif, il trifouille l’électronique pour tirer des sons incroyablement sophistiqués de sa guitare, on ne sait plus s’il joue sur ses cordes ou sur ses curseurs, des riffs métalliques aux hululements stridents, l’atmosphère est remplie des échos de ces arabesques qui frappent sur les murs et rebondissent dans les tympans des spectateurs. C’est du grand art !
Robert, beau gosse dégingandé se tord autour de sa basse comme le sarment autour de son pied de vigne, il la montre à la fosse, l’élève au-dessus de sa tête, la joue dans toutes les positions possibles, ce qui ne l’empêche pas de chanter sur la plus grande partie des chansons, ou de passer sur une guitare acoustique à l’occasion.
Ces trois-là sont des apôtres enthousiastes de ce rock rugueux et tellement américain. Vêtus de noir ils révèlent le côté brutal et sombre de la musique qu’ils jouent : rythme et violence. N’est-ce pas d’ailleurs aussi l’essence même de la culture de leur immense pays ? Le rappel enchaîne trois tubes d’anthologie qui clôturent ce show avec intensité et déclenchent l’apoplexie de la fosse du Trianon. C’était un nouveau concert des Black !
Setlist : Little Thing Gone Wild/ Beat the Devil’s Tattoo/ Ain’t No Easy Way/ King of Bones/ Berlin/ Conscience Killer/ Haunt/ Question of Faith/ White Palms/ Stop/ Carried From the Start/ The Line (acoustic by Robert)/ Complicated Situation (acoustic by Peter)/ Shuffle Your Feet/ 666 Conducer/ Bandung Hum/ In Like the Rose/ Awake/ Six Barrel Shotgun/ Spread Your Love
Encore : Love Burns/ Red Eyes and Tears/ Whatever Happened to My Rock ‘n’ Roll (Punk Song)