On se bouscule à la rétrospective Miro au Grand Palais ; le peintre espagnol-catalan il est vrai a beaucoup peint et vécu en France, il explique d’ailleurs dans une interview filmée montrée dans l’exposition que son atelier parisien rue Blomet a été un endroit clé dans son destin artistique et sa vie en générale, il n’est donc que bonne manière que Paris rende un hommage (fréquenté) à ce peintre.
Joan Miro (1893-1983) n’est pas à proprement dit un artiste d’abord facile, peinture, sculpture, gravure, céramique, il touche à tout guidé par son inventivité, picorant au hasard des grands mouvements artistiques de la première moitié du XXème siècle : le cubisme, le surréalisme, et bien d’autres. Il fréquente Picasso, les poètes et, surtout, suit son inspiration sans limites et sans cesse régénérée. On défile devant les murs du Grand Palais où se succèdent toiles et sculptures dont certains des commentaires affichés à côté des œuvres laissent rêveurs par leur lyrisme, les critiques d’art s’essayent de faire preuve d’autant de créativité que le peintre…
Formes et couleurs sont éclatantes, chacun y trouve ce qu’il cherche, il n’est pas forcément nécessaire d’intellectualiser l’esthétique. En ressortant on ne sait pas bien ce que l’on retiendra de cette exposition, peut-être seulement l’idée d’un homme qui a voulu casser les codes. Il fit partie de ces groupes d’artistes qui ont dynamité l’art et ses traditions, ils furent les punks de la peinture qui ont déclenché un mouvement qui ne s’est plus arrêté depuis. Grâce leur soit rendue !