Le chroniqueur-investisseur liquide ses valeurs Natixis avec une moins-value de 85%. Une fois séchées ses larmes, il se souvient que Natixis fut l’un des plus grands scandales financiers de la Vème République ! On y vit une bagarre d’égos qui voulurent transformer l’alliance capitalistique des caisses d’épargne et des banques populaires en une banque d’affaires, tout ceci pour satisfaire leurs besoins de standing et leurs ambitions démesurées. Laissés à eux-mêmes par un contrôle défaillant de leurs actionnaires, ils ont livré à la spéculation forcenée l’épargne populaire déposée par Mme. Michu à la caisse d’épargne ou à la banque populaire. Des dirigeants de rencontre sont alors tombés à partir de 2006 dans tous les pièges tendus aux incompétents ambitieux : les subprimes, les rehausseurs de crédit, les pyramides de Ponzi vendues par les Madoff et autres escrocs, les traders-fraudeurs, etc. En 2008, la crise financière mondiale révèle ces dérives et la banque n’évite la faillite que grâce au soutien des contribuables. Son cours en bourse s’est effondré depuis longtemps et les mauvais investisseurs n’ont plus que leurs yeux pour pleurer !
Cette banque dirigée par des forbans et contrôlée par des incompétents aurait du normalement être laissée en faillite et les responsables de ce désastre orientés vers la case prison. Il n’en fut rien : la République décida de sauver la banque et nombre de ses dirigeants furent révoqués avec de très confortables indemnités. Depuis Natixis continue d’exister en tant que banque d’investissement, sans doute mieux gérée qu’auparavant. La moins-value financière constatée par les investisseurs de la première heure est à la hauteur de l’incompétence de ceux qui l’ont amené à l’un des gros scandales financiers de notre temps et sans que personne n’ait vraiment endossé la responsabilité de l’escroquerie.