Des électeurs australiens chauffés à blanc

Des incendies de forêt gigantesques dévastent l’Australie depuis plusieurs moins. Ils semblent hors de contrôle et le pays attend la fin de la sécheresse estivale, ou d’éventuelles pluies, pour mettre fin au désastre qui pour le moment a fait une trentaine de morts et ravagé des millions d’hectares.

Ce drame écologique et humain suscite actuellement quelques remous politiques dans l’île-continent dirigée par un gouvernement libéral minoritaire dont le premier ministre Scott Morrison est voué aux gémonies lorsqu’il visite les régions sinistrées. Alors que les élections fédérales de mai 2019 ont donné la majorité à une coalition emmenée par le parti libéral, la nomination de M. Morrison n’est survenue que par suite de la mise en minorité de son prédécesseur issu du même parti libéral et qui voulait… respecter les engagements de son pays dans les accords internationaux écologiques dits « de Paris ». Considéré comme un « gauchiste » du fait de son soutien au mariage homosexuel et aux accords précités, M. Turnbull a été évacué par les députés qui ont élu M. Morrison pour le remplacer comme chef du parti libéral et donc premier ministre. Ce dernier n’est pas un perdreau de l’année : chrétien évangélique, il est passé par différents postes gouvernementaux, plutôt tendance « manif pour tous » que « mariage pour tous », il est un défenseur de l’industrie minière australienne (une des principales ressources du continent), etc. Ses convictions de droite et son opinion climatosceptique sont affirmées et connues !

En Australie comme dans bien d’autres pays, les citoyens votent pour des dirigeants sans lire leurs programmes électoraux ni trop s’intéresser aux campagnes. Les voici donc engagés pour la durée du mandat qu’ils ont donné à leurs élus, soit trois années à compter de mai 2019. S’ils ne sont pas contents des gens qu’ils ont élus, eh bien il suffit de voter pour d’autres aux prochaines élections qui devraient intervenir au plus tard en mai 2022. Il doit bien exister une procédure pour provoquer des élections anticipées qui peut sans doute être activée sous certaines conditions. Il est probable qu’une fois les incendies éteints le débat sera chaud en Australie sur le sujet du changement climatique, il sera alors temps de s’inspirer de ses conclusions pour faire évoluer le vote si besoin.