Sortie : 2000, Chez : le cherche midi éditeur.
Jacques Rossi (1909-2004) est né en Pologne où il s’est engagé dans le Parti communiste polonais et le Komintern (l’International communiste). Devenu porteur de messages pour cette organisation, il parcourt l’Europe pendant l’entre deux-guerres. Alors qu’il se trouve en Espagne en 1937 pendant la guerre civile, il est rappelé à Moscou où il subira les premières purges staliniennes et fera 20 ans de goulag avant de rentrer en Pologne, puis en France dont il acquerra la nationalité et où il décèdera presque centenaire.
Ce récit autobiographique est une succession de courts chapitres narrant les petits évènement de cette grande tragédie que furent le goulag et le stalinisme. Ce n’est pas une réflexion de fond sur l’univers concentrationnaire pas plus que sur la dictature du prolétariat, mais une espèce de journal de toutes les aberrations de ce système mortifère. Avec un sens de l’humour aigüe, Rossi nous délivre le message d’un militant qui a mis du temps à réaliser que ses profondes convictions avaient été trompée par le communisme, au prix de millions de vies broyées. Il ne fut pas le seul…
Dans une postface touchante il revient sur les difficultés qu’il affronta pour faire la critique du communisme, lui qui pourtant avait quelques raisons de la mener, « on ne critique pas le Parti ! ». Il termine en écrivant :
« Attention ! Ne vous engagez pas sur cette voie [celle du communisme] qui aboutit fatalement à une catastrophe économique, sociale, politique, culturelle, écologique… »
Peut-être que, sans mes années de Goulag, j’aurais eu du mal à le comprendre.