Devant la crise qui sévit sur le marché de l’énergie, le gouvernement français assure « protéger les français » des hausses significatives sur les matières premières, essentiellement le gaz, de façon à limiter l’augmentation du marché sur la facture des consommateurs. En réalité on ne fait que transférer sur le contribuable ce que le consommateur ne veut pas payer. Le dispositif consiste à indemniser les fournisseurs français de gaz avec de l’argent public de façon qu’ils puissent continuer à facturer leurs clients à un prix qui ne déclenche pas l’ire de Mme Michu-consommatrice et en espérant que Mme. Michu-contribuable ne s’apercevra de rien. En contrepartie, il est prévu, lorsque le prix de marché du gaz baissera de ne pas répercuter la baisse sur le consommateur tant que les fonds publics mis en œuvre pour compenser l’augmentation n’auront pas été récupérés.
Ce dispositif plutôt malin, consiste donc en une avance de trésorerie faite par l’Etat aux fournisseurs de gaz. Le problème est que l’on sait quand a lieu la hausse mais que la baisse dans le futur reste hypothétique, au moins dans un futur prévisible. Le risque est fort que « l’avance de trésorerie » ne se transforme en une charge définitive pour le contribuable.
C’est d’ailleurs un sport national en France de faire payer le contribuable au lieu du consommateur ou du cotisant. Il en est ainsi des retraites, des charges médicales, de la culture ou de la SNCF, secteurs largement subventionnés par l’argent public. Ainsi va la gestion des finances publiques en France qui explique que le dernier budget équilibré de la République date de… 1974 !