Un article du Monde (27/05/2022) fait allusion au réchauffement des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda qui avaient été sérieusement refroidies après les accusations de Kigali sur la « complicité » de Paris avec le pouvoir hutu ayant mené le génocide de 1994. Alors Paris nomme un ambassadeur, le poste était vacant depuis plusieurs années, rouvre son centre culturel, reçoit un message de félicitations du président rwandais à l’occasion de la réélection du président Macron, etc.
Tout ceci est bel et bien beau, assez insignifiant d’ailleurs, s’il n’y avait la perspective d’une reprise de la coopération militaire entre les deux pays. Comme si l’application de l’accord militaire interétatique existant en 1994 n’avait pas provoqué suffisamment de dégâts, la perspective d’un nouvel accord de ce type laisse pantois. Ainsi Paris envisagerait de se fourvoyer à nouveau dans une coopération militaire avec un Etat africain, coopération qui se terminera forcément mal compte tenu de l’instabilité ethnique qui continue de régner en Afrique de l’Est.
On ne peut s’empêcher de se demander ce qu’irait faire Paris dans une telle galère, comme si tous ces accords militaires d’un autre âge entre la France et des pays africains n’avaient pas généré assez de désastres, au Mali, en Centrafrique ou au Rwanda, pour ne parler que des principaux échecs. Une telle coopération aurait par ailleurs un coût que le contribuable français n’a plus les moyens de payer aujourd’hui.
Vous avez aimé Kigali I, vous allez adorer Kigali II.