Nous venons de vivre quelques mois de tension dus à la énième brouille entre la France et l’Algérie sur des questions mémorielles et migratoires, la température se réchauffe et le président français a démarré ce soir une visite « officielle et d’amitié » de trois jours à son alter égo algérien. Cette énième réconciliation sent le gaz et on peut craindre que la France se prépare à compromettre avec Alger pour y acheter plus de gaz en substitution du gaz russe.
Vaut-il mieux que la France dépende de l’Algérie ou de la Russie pour ses importations de gaz ? La réponse n’est pas évidente. La Russie fait la guerre à l’occident, y inclus la France, l’Algérie n’aime pas son ancienne puissance coloniale et lui fait savoir, parfois vertement. Le mieux serait de laisser les autres pays européens acheter le gaz algérien et que la France aille acheter au Qatar, aux Etats-Unis d’Amérique, en Norvège etc., partout plutôt qu’à Alger.
La prochaine brouille entre les deux pays est déjà inscrite dans le calendrier et les contrats commerciaux, surtout ceux de nature politique comme pour l’énergie, seront forcément perturbés lors de la prochaine fâcherie. On peut imaginer que l’Algérie ne va pas déclarer la guerre demain à la France, mais elle ne sera jamais mécontente de la menacer ou de lui nuire. C’est ainsi, le passé étant ce qu’il est entre la France et l’Algérie, il vaudrait mieux pour Paris ne dépendre que le moins possible d’Alger, surtout concernant des produits aussi stratégiques que les hydrocarbures. Il reste assez de fournisseurs disponibles dans le monde pour pouvoir se passer de l’Algérie. Le choix de ceux-ci relève juste d’une question de gestion du risque dans laquelle l’intrusion de la politique est toujours malvenue.