Berlusconi, le retour

En Italie, une coalition hétéroclite est en cours de discussion pour désigner un nouveau gouvernement qui sera dirigé par l’égérie postfasciste Giorgia Meloni. Membre de la coalition, Forza Italia a fait réélire sénateur Sylvio Berlusconi (86 ans) et c’est une étonnante nouvelle. L’homme fut un affairiste à succès dans la finance et les médias, notamment, qui s’est investi dans la politique avec fracas. Il a dirigé le pays, fut élu, condamné, déchu, réélu et le voilà qui revient. Il a laissé derrière lui un cortège de scandales financiers et sexuels dont de fameuses parties fines impliquant des gamines. Il restera célèbre pour sa futilité et la lourdeur de son casier judiciaire, une première pour un dirigeant de ce niveau.

Ravagé par la chirurgie esthétique, malade, il est régulièrement hospitalisé, il vient d’être élu une énième fois au sénat italien à 86 ans. C’est un désastre moral que l’Italie, symbole s’il en est de la vieille Europe, ne trouve personne pour remplacer un vieillard clownesque. C’est aussi la triste illustration de la décadence européenne : on se plaint, on geint, on braille et on réélit la vieille génération, qui plus est, impliquée dans une dérive impardonnable de la vie démocratique.

L’Italie qui a traversé les siècles et forgé la culture européenne s’en remettra, mais quelle descente aux enfers !