La boutique américaine à cryptomonnaies FTX domiciliée aux Bahamas a fait faillite. Son patron, Sam Bankman-Fried dit « SBF », un fringuant trentenaire diplômé en mathématique et en physique, aurait utilisé les avoirs en cryptomonnaies des clients de FTX pour financer des opérations risquées de sa société sœur Alameda Research. Les risques se sont réalisés, FTX n’a pas pu rembourser ses déposants et a été placée en cessation des paiements le 11/12/2022, d’autant plus violemment qu’un mouvement de panique s’est évidement emparé des clients de FTX qui ont tous voulu retirer leurs sous en même temps. C’est un classique de la débâcle financière !
FTX a essayé de se revendre à un partenaire qui aurait pu le sauver du désastre mais il a échoué, d’où la faillite. Il vient d’être extradé des Bahamas vers les Etats-Unis où il est emprisonné pour le moment.
Le liquidateur qui a pris les commandes de FTX et Alameda, John Ray III (ex-liquidateur de Enron) est comparu devant le sénat américain où il a expliqué qu’il avait rarement découvert une telle défaillance de contrôle interne dans une société financière qui gérait plusieurs milliards de dépôts ce qui, même constitués en cryptomonnaies, nécessitait une rigueur a priori totalement absente de la gestion de SBF.
Nous avons manifestement affaire à un échec d’une proportion incroyable, mais je ne veux pas le caractériser plus en avant.
John Ray III
Cette boutique à cryptomonnaies n’étant pas considérée comme une banque elle était donc soumise à beaucoup moins de contrôles de l’administration et de la profession Mise dans les mains de forbans de la finance, inexpérimentés et avides, comme SBF et les siens, le résultat est ce que l’on constate. La faillite devrait se solder par plusieurs milliards de dollars de perte pour les déposants. Certains sont français et n’ont plus que leurs yeux pour pleurer puisque personne ne semble prêt à renflouer FTX, l’Etat américain encore moins que les autres.
Après le krach du cours de cryptomonnaies (le bitcoin est aujourd’hui de 16 000 USD après être monté à près de 65 000 USD fin 2021), les investisseurs ont à affronter la faillite de FTX, la deuxième plateforme d’échange de cryptomonnaies. Certains sont de simples particuliers qui ont investi les économies de la famille dans ces instruments spéculatifs. Ils ont perdu par défaut de clairvoyance et de réflexion. Faire un dépôt dans une banque ou une boutique du style de FTX cela équivaut financièrement à faire un prêt à cette institution. Si l’emprunteur tombe, le prêt n’est pas remboursé et le déposant est spolié. Il faut bien mesurer le degré de risque de défaut que présente la banque avant de lui prêter. En Europe il existe un « parapluie public » qui garantit les dépôts jusqu’à 100 000 EUR en cas de défaillance de la banque. Dans un tel cas cela veut dire que le contribuable se substitue à la banque pour rembourser le déposant jusqu’au plafond de 100 000 EUR, au-dessus la mise est perdue. Cette garantie ne joue pas pour les boutiques spéculatives, et c’est heureux.
L’investisseur, particulier-amateur ou professionnel, doit choisir où il met ses sous en fonction du risque qu’il est prêt à prendre et de la rentabilité attendue.
En gros : mettre ses sous à la Caisse d’Epargne est potentiellement moins rentable mais plus sécurisé, investir dans les cryptomonnaies est beaucoup plus risqué mais parfois plus rentable. Entre les deux il faut choisir.
C’est le b-a-ba de l’investissement qui devrait être enseigné aux enfants dès l’école primaire ce qui leur éviterait quelques déconvenues une fois adulte.