C’est un film doux et merveilleux que nous délivre Steven Spielberg, en partie autobiographique, en tout cas « le plus personnel » qu’il a produit de sa carrière comme il l’explique dans une courte interview diffusée en guise de générique dans laquelle il fait un petit clin d’œil à la France où ont été déjà comptés plus de 100 millions de spectateurs de ses films.
Nous suivons l’histoire de Sammy-Steven, né à la fin des années 1940, passionné par la réalisation de films depuis que, tout jeune, il a vu avec ses parents un long métrage où se déroulait un accident de train. La carrière de son père ingénieur va promener la famille de l’Arizona à la Californie, Sammy reçoit en cadeau des caméras avec lesquelles il réalise des films amateurs de plus en plus sophistiqués, son père parle d’un hobby, sa mère, pianiste-amatrice très éclairée (Eric Satie baigne la bande-son), l’encourage à devenir réalisateur. Le gamin devient adolescent, se frotte à la vie qu’il découvre derrière sa caméra : la mort de sa grand-mère, le vieil oncle surgit de nulle part, les troubles entre ses parents, sa judéité que lui font découvrir brutalement ses « camarades » d’université, son premier amour, ses premiers contrats dans le cinéma, bref, la vie d’un jeune états-unien de l’après-guerre qui va vivre et réaliser le rêve américain. Il va même rencontrer John Ford dans un bureau de Hollywood qui lui délivrera un seul conseil : dans les images, l’horizon doit être en haut ou en bas, mais jamais au milieu.
Débordant de tendresse ce film est aussi un hommage à sa famille, aimante, agitée, unie malgré les obstacles, qui accompagne la vocation de Sammy jusqu’au début d’une carrière dont la vie de Spielberg confirmera la suite brillante. La reconstitution de l’atmosphère de l’Amérique des années 1950 est parfaitement réalisée, une époque où tout était possible, et où l’optimisme et l’énergie des citoyens a permis de déplacer des montagnes !