Le Mali se plaint de la « junte française » !

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Après avoir demandé à l’armée française de quitter le pays, le gouvernement malien a demandé aux troupes internationales des nations unies de suivre le même chemin. La France s’est exécutée et le dernier soldat aurait le territoire malien en août 2022. La force militaire de maintien de la paix mise en place par l’ONU (Mission des Nations Unies au Mali – MINUSMA) a commencé son retrait selon la décision adoptée par le conseil de sécurité dans sa 9365ème réunion du 30/06/ 2023 et il est régulièrement rendu compte de celui-ci au conseil.

28 août 2023 Paix et sécurité

Le chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a prévenu lundi les membres du Conseil de sécurité que la clôture de la Mission en six mois, après dix ans de présence dans le pays, était une entreprise « complexe et ambitieuse ».

Le Conseil de sécurité a pris la décision, le 30 juin, de mettre un terme au mandat de la MINUSMA, conformément à la demande des autorités maliennes, demandant que la fermeture soit achevée avant le 31 décembre 2023.

« La MINUSMA a établi un groupe de travail intégré afin d’élaborer un plan de réduction et de retrait de la Mission. Ce plan prévoit un retrait et un rapatriement du personnel et des équipements et matériels déployés dans les zones d’opération de la MINUSMA, selon un calendrier et un ordre séquentiel précis, tout en gardant à l’esprit l’exigence d’un processus ordonné et conduit en toute sécurité », a expliqué M. Wane dans un exposé lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation au Mali.

https://news.un.org/fr/story/2023/08/1138012

Il y a 13 000 personnels à rapatrier, 4 000 véhicules, 5 500 containeurs de matériel, 12 camps et une base opérationnelle à fermer et à remettre aux autorités maliennes. La première étape du retrait doit être terminée d’ici le 31/12/2023 selon la planification onusienne.

C’est pour le moment la fermeture de ces bases qui posent de grosses difficultés car elles sont revendiquées par les rebelles Touaregs, plus ou moins acoquiné avec les terroristes islamiques, qui ont relancé leur combat contre l’armée officielle malienne. La communication du 23/08/2023 du chef de la MUNUSMA, M. El-Ghassim Wane, au conseil de sécurité illustre cette situation avec la base de Ber.

Retrait de Ber difficile

Selon lui, l’expérience de la fermeture du camp de Ber a été révélatrice. Le dernier convoi de Casques bleus, d’équipements et de matériels qui s’est retiré de Ber pour rejoindre la ville de Tombouctou a mis 51 heures pour parcourir les 57 kilomètres du trajet en raison de la nature du terrain, qui est peu favorable – une situation aggravée par la saison des pluies – et de l’insécurité.

Ce convoi a été attaqué à deux reprises par des éléments extrémistes non identifiés, blessant quatre Casques bleus et endommageant trois véhicules avant d’arriver à Tombouctou, a-t-il précisé.

« Le retrait de Ber s’est également avéré difficile sur le plan politique, les autorités maliennes et les Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali étant en désaccord sur le sort du camp après le départ de la MINUSMA. Pour sa part, et en raison de l’extension des affrontements à la zone de Ber et des risques que la situation posait pour la sécurité des Casques bleus, la Mission a dû avancer son départ du camp », a expliqué M. Wane.

De même, les convois transportant du matériel et des équipements des bases de Goundam et d’Ogossagou ont été la cible d’engins explosifs improvisés, tandis que le dernier convoi de Gao à Ménaka a également été pris pour cible par des éléments extrémistes, sans causer ni dégâts matériels ni pertes en vies humaines.

https://news.un.org/fr/story/2023/08/1138012

Il reste 11 camps à évacuer d’ici la fin de l’année…

Cerise sur le gâteau : le gouvernement malien qui a demandé officiellement ce retrait de la MINUSMA de son pays s’est plaint maintenant via son porte-parole de l’accélération du retrait qui serait le fait de l’action de la France : « La junte française [SIC] ne ménage aucun effort en vue de faire fuir la Minusma, en lieu et place d’un retrait ordonné. »

Avec la relance de la rébellion Touareg qui s’ajoute à celle des islamistes, les autorités maliennes font face à plusieurs fronts. Il est sûr que si les Touaregs, accompagnés ou pas des terroristes religieux sahéliens, s’emparent directement des emprises libérées par l’ONU cela renforcera leurs positions. D’un autre côté, si les camps du grand Nord sont remis à l’armée malienne officielle, il faudra sans doute assez peu de temps aux Touaregs islamisés pour les reconquérir.

Le gouvernement malien putschiste est maintenant allié avec la Russie, le Burkina Faso et le Niger après avoir chassé la France et la Minusma. Il va pouvoir coopérer avec ces pays pour rétablir son pouvoir dans les zones désertiques sahariennes. Il est souhaitable qu’il réussisse plutôt que de laisser le chaos se réimplanter. Mais il ne pourra sans doute pas encore très longtemps rendre la France responsable de l’échec de sa politique.

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