Nos amis les marchés continuent à se mettre en valeur : après les manipulations de taux de référence Libor et Euribor, voici maintenant que l’agence Bloomberg, pourtant assez peu connue pour ses idées bolchéviques, révèle que des soupçons pèsent sur les forbans de la finance qui auraient manipulé les taux de change de référence fournis par une autre agence, Reuters. Là ils s’attaqueraient au plus vaste marché de la planète et sans doute celui sur lequel il sera le plus difficile de démontrer formellement des manipulations tant les volumes traités chaque jour sont gigantesques et éclatés sur les marchés du monde entier.
La question de fonds relève de la construction même de ces marchés : les traders par définition sont des commerçants qui sont recrutés et payés pour spéculer, on ne peut donc guère leur reprocher de le faire puisque c’est le point numéro 1 de leur description de poste. Le problème de ces flibustiers est qu’ils ne courent aucun risque personnel puisqu’ils jouent au casino avec l’argent de leurs employeurs, en l’occurrence, le plus souvent, celui des dépôts des banques qui les surpayent. Comme ils touchent des revenus absolument hors de proportion avec les risques pris, en contradiction totale avec l’une des règles majeures du capitalisme qui veut que rémunérations soit proportionnelle au risque, leur neurones plutôt bien huilés et formés disjonctent régulièrement et leur fait privilégier l’ampleur de leurs gains personnels audétriment des règles, des lois et de la décence.
Voyons ce que donnera cette nouvelle enquête des autorités britanniques sur une éventuelle manipulation des taux de change.