NIMIER Roger, ‘Les enfants tristes’.

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Sortie : 1951, Chez : Editions Gallimard / Le Livre de Poche 1332-1333

Roger Nimier (1925-1962) est un écrivain précoce post-deuxième guerre mondiale, critique littéraire, scénariste de cinéma (notamment pour Louis Malle), éditeur courageux, il défend les œuvres de Céline, Maurras, Brasillach, Morand à une époque où ils étaient condamnés par tous…

« Les enfants tristes » est son troisième roman publié en 1951 qui raconte les déambulations d’un jeune homme issu de la bourgeoisie, qui grandit avec son époque de l’entre-deux guerres aux années 50′. Olivier Malentraide traîne sa morgue à travers une société dont il voudrait s’extraire par ses qualités d’écrivain. La guerre de 39/45 lui offre l’occasion de bouleverser l’ordinaire de sa vie et l’ennui de son existence dont il reprendra le cours ordinaire à son retour à une vie civile, voire civilisée, partagée entre la séduction des femmes dans les salons et les émotions littéraires intérieures. Il y a sans doute beaucoup de l’auteur dans ce personnage.

Nimier développe le style des écrivains de cette époque : précis et un peu désabusé , inutile mais plutôt brillant.

« Les amitiés ne sont jamais que des rencontres de fantômes. Chacun n’est qu’un enfant solitaire qui tient, à dix ans de distance, les ficelles d’une marionnette brillante. Ces pantins peuvent se saluer, s’embrasser, croire que tout est arrivé. Inutile. Rien n’a beaucoup changé. On est seul. »

Il refuse manifestement l’utilisation des anglicismes et parle de : foutebôle, coquetelle, fleurt, poulover, piceupe… Son roman est ponctué d’accidents de voiture et d’avion. Il décède le 28 septembre 1962 au volant de son Aston-Martin. Une fin très… Nimier. Sa fille Marie a repris le flambeau littéraire et écrit des romans, des scénarii et des chansons.