La faillite de l’Islande, la révolte des citoyens

Les citoyens islandais viennent encore de dire non à leurs gouvernants qui veulent rembourser le Royaume-Uni et les Pays-Bas des indemnités que ces derniers ont versées (environ 7 milliards d’euros) à leurs citoyens grugés par la banque islandaise Icesave en 2008. En pleine période de folie financière et de clinquant boursier, alors que l’Islande est gérée comme un hedge fund par des dirigeants de rencontre qui laissent la bride au cou à des forbans à la tête de leurs banques, qui escroquent, mentent et dilapident sans vergogne en promettant ce qu’ils ne sont pas capables de tenir.

Arrive ce qui doit arriver en 2008 : la faillite de Lehman Brothers aux Etats-Unis, l’effondrement de toutes les certitudes d’une racaille financière avide et dévoyée, la ruine de la planète occidentale ; l’Islande tombe parmi les premières, explosée en plein vol (c’est le cas de le dire) par la cupidité et l’incompétence de ses dirigeants politiques et économiques. Des déposants britanniques (300 000) et néerlandais (120 000) qui avaient cru que les arbres pouvaient monter jusqu’au ciel n’ont évidemment pas récupéré leur 7 milliards de dépôts envolés en fumée des livres de Icesave qui n’a rien sauvé du tout mais au contraire bien volé ses clients.

Les déposants britanniques et néerlandais escroqués refusent d’assumer leur risque, se tournent vers leurs gouvernements (c’est-à-dire vers leurs concitoyens contribuables) et exigent d’être remboursés. Ce qui est fait et lesdits gouvernements se retournent maintenant vers l’Islande pour récupérer leurs sous. En gros des déposants privés font porter sur les contribuables l’effacement de l’ardoise de leurs bêtises. Le péché originel est là, ces imprudents qui ont cru à du grand n’importe quoi c’est-à-dire des taux d’intérêt qui ne pouvaient être, ont été remboursés par le contribuable. Ceux qui ont été assez malins pour retirer leurs dépôts avant l’effondrement et bénéficié de taux d’intérêt mafieux se font discrets ; ce sont des receleurs, rien n’est prévu pour les punir.

C’était du Madoff à la petite semaine. Mais contrairement à Madoff, les coupables courent toujours alors la décision de l’électeur islandais est compréhensible, voire même saine.